Chroniques

Hors-jeu : L’éternel suppléant

La relation entre le dirigeant et l’entraîneur marocain se caracterise souvent par son aspect conflictuel. Elle est souvent fondée sur un jugement préétabli et des préjugés défavorables que cultive l’employeur sur son employé. Un fait qui donne au technicien marocain le rôle ingrat de bouche-trou quand l’entraîneur étranger ne donne pas satisfaction. La subjectivité dans tous ses états. À tel point que même l’entraîneur étranger a goûté à cette discrimination professionnelle pour éjecter tout marocain qui le seconde L’ex-entraineur national, Henri Michel, n’avait-il pas éloigné Rachid Taoussi de son giron ? Son successeur, Humberto Cuelho a fait de même avec Mustapha Madih. Les entraîneurs étrangers font la loi chez nous en imposant leurs compatriotes comme préparateur physique ou entraineur adjoint. Henri Michel a amené avec lui son armada de techniciens français et bien avant lui Mehdi Faria a imposé le préparateur physique Jordan. Le sort des entraîneurs est scellé depuis des décades. Pourtant la petite logique de la formation ou du recyclage exige qu’on place un Marocain à côté d’un entraineur étranger pour qu’il puisse affûter ses armes. Cela s’appelle en économie le transfert de la technologie. Les différents dirigeants qui se sont succédé à la tête de fédération n’ont pas appliqué cette donne et ont laissé l’entraineur national à la marge. Avec le temps, le technicien marocain est assimilé par définition à un éternel suppléant que ce soit en équipe nationale ou dans les clubs. Le Raja a usé et abusé de Fethi Jamal et de Mohamed Fakhir, le Wydad a fait de même avec Cherif et Benabicha avant de les jeter en pâture. Non seulement ces malheureux ex-joueurs subissent la foudre de l’ingratitude, mais ils sont pris à parti par le public. Du coup, leur valeur professionnelle se trouve sérieusement affectée et trouve du mal à s’imposer dans d’autres clubs. Il y a heureusement des exceptions comme celle de Mohamed Fakhir qui, à la saison dernière, fait du bon travail avec la RSS et continue aujourd’hui avec le HUSA co-leader avec le WAC. C’est dire que nul n’est prophète chez lui. Il est un phénomène qui confirme cette vision négativiste que font les dirigeants de l’entraineur marocain, c’est celle des équipes de GNFII qui accèdent au GNFI. Ils engagent un entraineur marocain pour sortir de l’enfer de cette division, mais dès qu’ils montent à la division supérieure, ils le remplacent par un autre. L’illogisme dans tous ses états, à moins que la montée ne soit réalisée par des moyens illégaux.

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