Chroniques

Hors-Jeu : L’hémorragie

Certains organes de la presse marocaine viennent de dénoncer une nouvelle fugue de sportifs. L’équipe marocaine B de hand-ball était au Luxembourg pour un stage et la participation dans un tournoi international. Le sept national a été défait sur de larges scores respectivement par la Belgique (19-30), la Suisse (17-32) et le Luxembourg (21-31). Les scores démontrent que les handballeurs nationaux avaient la tête ailleurs lorsqu’ils se mesuraient à leurs homologues européens lors de ce tournoi. Une fois le stage terminé, la moitié des joueurs de l’équipe marocaine seraient restés au Luxembourg. En fait, il s’agit de huit joueurs qui ont refusé de rentrer au pays. Contacté par la presse internationale le secrétaire général de la Fédération marocaine de handball, Mohamed Meziane a affirmé que les joueurs restés au Luxembourg étaient cinq. Selon ce responsable, les fugueurs avaient demandé à la fédération de prolonger leur séjour en s’engageant à revenir au pays avant le 8 janvier, date d’expiration de leurs visas. Très habile réponse de la part de M.Meziane qui a imparablement argumenté sa propre explication des faits. Pour lui, les joueurs en question auraient eu des contacts avec des clubs européens, soit pour des stages, soit pour être engagés. Après tout, comme l’a si bien conclu le responsable, l’expérience des joueurs évoluant à l’étranger est «bénéfique pour l’équipe nationale». Si c’était une première, tous ces prétextes seraient plausibles. Or il s’agit d’un syndrome devenu chronique. Il y a quelques jours seulement, la boxeuse Latifa Jari vient de fausser compagnie à la délégation marocaine qui se trouvait à Trelon dans la banlieue de Lille en France. Les responsables de la délégation avaient pourtant les yeux et les oreilles bien en éveil pour parer justement à un incident du genre en pratiquant un «marquage individuel» très serré autour des neuf boxeuses composant la sélection nationale. Latifa , après seulement un unique combat contre une boxeuse de l’équipe de France, passe à l’action. De retour à l’hôtel, elle demande à passer un coup de fil du taxiphone. En un temps record, elle déjoue la surveillance et se faufile par la porte de derrière pour disparaître dans la nature. La délégation marocaine n’a pu qu’alerter la gendarmerie française de la volatilisation de Latifa. Bien avant cette dernière, des joueuses de la sélection nationale du rugby avaient fait de même en profitant d’un moment d’inattention de leur entraîneur qui achetait les billets d’autocar au port d’Algésiras pour se perdre dans la nature. Lors du Championnat universitaire du monde de cross-country qui a eu lieu en Espagne, neuf membres de la sélection nationale, cinq femmes et quatre hommes, avaient disparu et la liste est longue. Le pays va se vider de ses sportifs si cela continue. Et en vérité, rien ne présage que cette «hémorragie» s’arrêterait. Au contraire, cela devient très tentant pour les autres sportifs qui croupissent quelque part guettant leur tour pour entamer l’aventure de l’avenir meilleur.

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