Chroniques

Hors-jeu : Mendoza le «magouilleur»

Quelques jours après la fin de la saison de l’année dernière, nous avons rencontré, par hasard, Abdelhak Mendoza devant la porte du stade Père Jego. Le président-entraîneur du RAC dont l’équipe venait d’être reléguée en GNFII, ne s’est pas arrêté, pour autant, de travailler. Il s’est transformé en chef de chantier pour superviser la construction de l’école de football qu’il a érigée sous les gradins du stade. Mendoza a réalisé ce que d’autres dirigeants de clubs plus huppés n’ont pas fait jusqu’à ce jour. Cet homme qui a consacré plus de trente ans de sa vie à une équipe démunie dont personne ne voulait, ne peut être traité de magouilleur. Son poste de cadre à la wilaya de Casablanca lui permet de vivre décemment sans puiser dans la caisse du club. Ceux qui ne font rien et qui l’accusent par jalousie devraient savoir qu’il puise plutôt dans la caisse de son frère pour renflouer celle du club. Si vraiment Mendoza ressemble à ce profil, on se demande comment des personnalités aussi importantes comme feux Maati Bouabid et Abdellatif Semlali se pressaient à lui prêter main-forte. En tous les cas, le RAC qu’il dirige depuis des décennies n’a pas déclaré forfait et ses joueurs n’ont pas fait grève pour cause de non-paiement de leurs primes et salaires. Avec toutes les crises financières que vivent certains clubs plus nantis, on est obligé de reconnaître que Mendoza, « le magouilleur » réussit mieux que les dirigeants « honnêtes ».
Dans ce cas de figure, «la magouille » est une des plus belles vertus de notre football. Sinon, comment expliquer qu’un grand club comme le KACM, dont le capital en biens immobiliers avoisine les douze milliards de centimes, vit une crise financière aussi aiguë. Non seulement son bilan est déficitaire, mais le club n’arrive plus à s’acquitter des arriérés de salaires des joueurs. À tel point que ces derniers ont observé une grève d’entraînement. Leurs collègues du CODM ont fait mieux en boycottant un match officiel pour les mêmes raisons financières. À Beni Mellal, c’est encore pire car ce qui reste de l’effectif qui a immigré clandestinement aux Emirats Arabes Unis, refuse de jouer sans êtres payés. Devant l’ampleur de cette hémorragie, qui n’aurait pas souhaité que le GNF dispose de 30 Mendoza, aussi magouilleurs soient-ils, pour sauver un bateau-football en détresse.

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