Chroniques

Hors-jeu : Misérabilisme

On s’étonne trop de ce qu’on ne voit que rarement et pas assez de ce qu’on voit tous les jours. La formule est largement vérifiable en ce qui concerne la présence du public de football aux stades. Cette semaine, le nombre de spectateurs qui ont assisté aux différents matchs de GNF II tourne autour de trois mille!! À Casablanca par exemple, au stade du Rachad Bernoussi, l’Ittihad de Casablanca (TAS) recevait le Hilal Nador, nouvellement promu. Il y avait des guichets ouverts, des agents d’autorité pour assurer la sécurité, des barrières pour organiser le passage des files de spectateurs et tout ce que nécessite le bon déroulement d’un match de football. Finalement, cinquante billets seulement sont vendus !! Même pas un carnet!! A dix dirhams le billet, il y a vraiment de quoi remplir la caisse du grand TAS. Sauf qu’il faut payer certaines charges. A Tanger, le stade Marchane a abrité la rencontre Moghreb de Tétouan contre le Difaâ d’El Jadida. La rencontre s’est déroulée devant près de 55 spectateurs !! Plus de cent mètres de gradins pour chaque spectateur. C’est ce qui s’appelle être à l’aise dans un stade. Mais les vendeurs de sandwichs ont fait faillite et comptent bien observer un sit-in, saucisses pourries à la main, la semaine prochaine. Et pour une fois, les vendeurs de cigarettes en détail sont rentrés leur marchandise à peine entamée. Au Grand Casablanca, le Majd Al Madina recevait au complexe Larbi Ben Barek, la Rennaissance Sportive de Berkane devant plus de 79 spectateurs. Le stade était tellement vide que les échos répercutés du peu de monde présent donnaient la chair de poule aux joueurs. A Mohammedia où l’Ittihad local recevait l’Olympique de Safi, le chiffre est quand même plus élevé que celui du public venu assister au match du TAS contre le Hilal. Une grande centaine de spectateurs. Le record enregistré cette journée est allé à Nador, lors de la rencontre opposant Fath Nador au RAC avec près de 1600 spectateurs. Il faut, quand on agit, se conformer aux règles, et quand on juge avoir égard aux exceptions. Raisonner, argumenter. C’est marcher avec des béquilles dans la recherche de la vérité. Le phénomène n’est pas spécifique aux matchs du GNF II, car toutes les rencontres, excepté le derby de Casablanca entre le WAC et le Raja, se déroulent devant une faible assistance. Pour un pays, qui brigue l’organisation de la Coupe du monde 2010 le constat est très négatif. Comment faire pour connaître les raisons pour lesquelles le public déserte les stades ? Rien de ce qui se prouve n’est évident. Car ce qui est évident se montre et ne peut pas être prouvé. Le fait est que les clubs souffrent le martyr du manque de moyens, et que la réalité demeure loin d’aspirer à un quelconque professionnalisme avec l’absence des sponsors et des investissements dans le domaine. Que dire quand des équipes au passé glorieux et dont les joueurs de nos jours n’ont même pas de chaussures pour pratiquer? La vie contemplative est souvent misérable. Il faut agir davantage, penser moins, et ne pas se regarder vivre.

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