Chroniques

Hors-jeu : Notre Football et le leur

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Alors que le football européen entame ses championnats au titre de la saison 2003-2004, le nôtre continue d’hiberner en pleine canicule. Même si le contexte ne se prête pas à une telle comparaison, le fait qu’un pays vise l’organisation de la coupe du Monde l’oblige à faire montre d’une certaine ardeur. Ceux qui savent à quoi s’en tenir travaillent, les autres sont encore au stade de la méditation. Le travail pense tandis que la paresse songe comme dit l’adage. La plupart des clubs sont encore en quête d’un coach. Les réunions des comités dirigeants se succèdent en cette période caniculaire au même rythme que les fêtes de mariage. Pourtant, un bon nombre d’entre eux peinent à organiser leurs assemblées générales. Un mal endémique on dirait, car cela évoque un peu la même problématique que celle observée chez les partis politiques avec leurs fameux congrès nationaux. Beaucoup de joueurs attendent toujours de recevoir leurs primes que les responsables remettaient à plus tard tout au long de la saison et dans certains cas depuis deux ou trois saisons. Au cours du déroulement du championnat, on explique aux joueurs, qui sont les plus exposés à la corvée, que le temps est au dévouement aux couleurs de l’équipe et que toutes les promesses seront tenues une fois la saison terminée, qu’il n’est qu’une question de temps qui ne pardonne pas surtout quand il est mêlé à des difficultés financières. Nous sommes maintenant au beau milieu de l’été. Le même «temps» oblige donc les clubs à se préparer à la saison prochaine. Il faut donc un budget pour organiser des stages de préparation (dans la plupart des cas à Ifrane, et dans le meilleur en France ou en Espagne). Du coup, les becs des joueurs « créditeurs » sont cloués au risque de ne pas faire partie du voyage ou tout simplement d’être écartés de la liste du nouvel entraîneur qui obéit aux directives du comité dirigeant. Encore faut-il signaler qu’un stage en dehors des frontières constitue une sacrée opportunité de «hrig» qui vaudrait a priori tous les arriérés de n’importe quel joueur. Et ainsi de suite. Comment pouvons-nous aspirer au professionnalisme dans un environnement pareil ? C’est facile de traiter nos entraîneurs et joueurs. Ils ne font pas l’affaire. Notre sélection nationale n’est pas comme le Cameroun, n’est-ce pas ? Et nos dirigeants ? Et ces pontifes qui se relayent dans l’arnaque financière ? Personne n’est en mesure de mettre fin à leurs déboires ? Il n’existe pas de nouveau sang dans notre pays ? De nouvelles compétences ? Le regret qu’ont les hommes du mauvais emploi du temps qu’ils ont déjà vécu, ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage. Heureusement qu’il y a cette espérance qui nous adoucit nos chagrins, et qui nous peint des objectifs futurs dans la possession des acquis présents. Si les hommes étaient assez malheureux pour ne s’occuper que du présent, on ne sèmerait point, on ne bâtirait point, on ne planterait point, on ne pourvoirait à rien ; on manquerait de tout au milieu de cette fausse jouissance. On regarde en l’air et l’on ne voit pas ce que l’on a à ses pieds.

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