Chroniques

Hors-jeu : On n’enterre pas les vivants

Ce sont toujours les meilleurs qui s’en vont. L’ex-président du Raja, Ahmed Amor, est de cette race rarissime dont on regrette le départ. D’autant plus que dans le monde du football, les dirigeants de la trempe du secrétaire général de la RAM ne sont pas légion.
Non seulement le comité qu’il a présidé pendant cinq ans peut se targuer d’un bilan positif sur tous les plans. Mais cet homme, par sa culture de gestionnaire attitré, son savoir faire et son éducation, a permis aux Rajaouis de rattraper le temps perdu dans la polémique stérile. Il a su, par son tempérament et son sens aigu de la mesure, moraliser la gestion du club qu’elle soit financière ou humaine. Ce n’était pas une transition facile, car Amor s’est affronté à des poches de résistance qui ne l’ont aucunement ménagé.
Écoeuré par l’incivisme et les coups bas de certains adhérents de mauvais aloi, il a failli lâcher du lest. Mais il a fini par résister car Ahmed Amor, l’homme et le dirigeant, a démontré bien de qualités pour qu’il ne soit pas retenu. Même ses plus acharnés détracteurs, ont fini par admettre qu’il est un dirigeante honnête, dynamique et surtout visionnaire. Toutes les actions qu’il a entreprises versaient dans une vision de l’avenir du club et éludaient les éclats du résultat immédiat. Même si l’histoire retiendra que le comité présidé par Ahmed Amor a cumulé les titres en championnat, en Ligue des champions et une prestation inoubliable dans la coupe du monde des clubs. Ce monsieur de bonne famille a de l’aura, de l’intelligence qui lui ont valu le respect de tout le monde y compris dans les hautes instances sportives. C’est lui qui a été chargé par la fédération d’élaborer le dossier du professionnalisme. Une mission qu’il a accomplie avec abnégation et une perspicacité qui a valu à ce projet d’être coopté par les membres fédéraux. En plus de ses compétences de gestionnaire affûté, Amor s’est distingué par son sens de consensus pour ne pas tomber dans les méandres de la polémique.
Dans le milieu footbalistique, on ne dit jamais du bien sur ceux qui partent, même s’ils ont démissionné de leur propre gré. C’est triste, surtout quand un dirigeant de cette qualité aura révolutionné les moeurs dans la gestion et dans les relations humaines dans un club comme le Raja. Non seulement il est interdit d’oublier Ahmed Amor, mais il faut que le Raja et surtout la fédération profitent de ses compétences en le maintenant dans le circuit. On n’enterre pas les vivants, surtout le peu de bons gestionnaires de notre football.

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