Chroniques

Hors-jeu : Paradoxes

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Le championnat national de football ne démarre que dans deux semaines, alors que Tunisiens et Algériens en sont à plusieurs journées déjà. Pourquoi ? Les malheureux clubs marocains sont encore en concentration. Ils ne vont tout de même pas entamer un championnat au mois d’août, la meilleure période estivale… Déjà la saison précédente a marqué beaucoup de retard provoquant ainsi un grand désordre dans l’agenda des programmes des différents engagements au niveau continental, que ce soit pour le Onze national ou en ce qui concerne les équipes marocaines participant aux coupes africaines. À première vue, ce genre de retard laisse croire que le niveau de la compétition des équipes du GNF I est tellement élevé, que la concurrence atteint son paroxysme au point que les concurrents n’ont pu se départager. Or la médiocrité qui caractérise notre championnat et les différents déboires qui s’en suivent devraient en principe accélérer la cadence pour que le championnat prenne fin avant le mois de mai. Le reste du temps constituerait une période de convalescence ô combien nécessaire pour les équipes qui animent le championnat national. La majorité des clubs souffrent de la maladie incurable des caisses vides. Les infrastructures continuent de faire défaut. Quant au public, il y a longtemps qu’il a déserté les gradins, branché ailleurs. Ironie du sort du sport sous-développé, nos clubs sont concentrés pour préparer la saison prochaine en prenant tout leur temps. Et lorsque finalement le cours des choses tient la route, l’on découvre que rien n’a été réglé. Un club bien préparé ne change pas d’entraîneur quatre fois par saison. De vrais dirigeants doivent savoir comment entretenir les ressources humaines qui débordent de volonté malgré un ventre constamment à jeun. Il faut être vraiment un être humain hors normes pour pouvoir loger dans l’hôtellerie de son cerveau des idées contradictoires, et posséder assez d’intelligence désintéressée, assez de force ironique pour leur imposer la paix. Si les dirigeants d’un club (et ils sont nombreux) peinent à organiser une assemblée générale, comment osent-ils prétendre relever autant de défis ? Ils excellent cependant dans une chose : la vente des mirages. L’illusion est dans les sensations. L’erreur est dans les jugements. On peut à la fois connaître la vérité et jouir de l’illusion. C’est bien le cas de nos éminents responsables de football. Cette saison sera marquée par le déroulement des éliminatoires finales de la Coupe d’Afrique des Nations qui aura lieu en Tunisie à partir de janvier 2004. D’ici cette date, combien de matchs dans les jambes auront nos joueurs locaux ? Les compétitions des Coupes Africaines des clubs commencent dans moins d’une dizaine de jours. Ainsi, les équipes marocaines engagées dans ces compétitions vont se lancer à la quête d’un titre africain avant même d’avoir mis de l’ordre dans leurs troupes. Le championnat national, lui, ne commence qu’à la moitié de septembre. N’est-ce pas le comble du paradoxe ? C’est aussi simple. On ne peut expliquer un paradoxe, non plus qu’un éternuement. D’ailleurs, le paradoxe n’est-il pas un éternuement de l’esprit ?

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