Chroniques

Hors-jeu : Tatbi le magnifique

Abdellatif Tatbi est un vieux briscard du sport national en général et du hand-ball en particulier. Cet homme sobre, modeste et discret jusqu’à l’effacement total, est un dirigeant exceptionnel dans le milieu où pullulent les dirigeants ordinaires. Il anime l’échiquier sportif national depuis un quart de siècle, mais il se garde de s’afficher et de parler de lui. Pourtant, Tatbi a beaucoup à dire, lui qui a consacré toute sa vie au hand-ball et à son équipe, la Rabita, et ce, au détriment de sa vie privée.
Dynamique, compétent et constamment disponible, il peut pourtant se targuer d’un bilan on ne peut plus éloquent. Il est président fondateur de la Rabita depuis 1978 et il occupe la fonction de vice-président de la fédération de hand-ball depuis 1984. S’il était de la trempe des opportunistes qui sévissent dans le sport national, il aurait pu être parmi les galonnés d’aujourd’hui. Mais Tatbi n’a toujours aspiré qu’à assouvir sa passion pour le hand-ball et son amour indicible pour l’équipe de Derb Ghallaf. Il est unique dans son genre, cet homme qui dit depuis longtemps qu’il ne sera jamais président de la fédération, ni un élu en politique.
Jamais un dirigeant n’a été aussi sincère et transparent que Tatbi pour qu’il ne vise que la promotion d’une discipline sportive qu’il adore. Il a raison lui qui dirige depuis vingt-cinq la Rabita avec une petite subvention de la commune de Maarif. Il a toujours déboursé de sa poche sans jamais le dire et ce, aux dépens de sa petite famille. Le dirigeant Tatbi appartient à une race de dirigeants qui a disparu mais dont il continue à porter le flambeau avec dignité et humilité. Il avait attrapé le virus du hand-ball en grandissant dans une maison qui jouxtait le terrain de Derb Ghallef.
Il y a vu jouer le Raja, le WAC et bien d’autres clubs pour ne pas constituer la sienne : la Rabita. Et comme il ne roulait que pour le hand-ball, Dieu ne l’a pas abandonné en lui permettant de faire de la Rabita cette grande équipe d’aujourd’hui. Celle qui est détentrice de cinq coupes du trône et de quatre titres de championnat national. Autrement l’équipe s’est classée quinze fois deuxième, ne s’est jamais positionnée en dessous de la troisième place et n’a jamais déclaré forfait. C’est une prouesse inégalée, d’autant plus que la Rabita ne dépend d’aucun club qui l’aurait fait bénéficier des ressources financières du comité directeur. Et dire que cette équipe a toujours alimenté la sélection nationale en joueurs talentueux avec le seul soutien financier d’une commune et d’un Homme : Tatbi le magnifique.

Articles similaires

Chroniques

Quand l’extrême droite lorgne sur les Arabes

Le fait que des profils comme celui de Malika Sorel tombent sous...

Chroniques

Israël se rit du monde !!

Un paradoxe éclatant : tout l’Occident apporte son soutien à un État...

Chroniques

Se comparera bien qui se comparera le dernier… !

Toutes les comparaisons ne sont pas dangereuses pour nous et il en...

Chroniques

Un «sacré» ftour pluriel… mon récit

Aujourd’hui le Ftour Pluriel est devenu un rendez-vous phare du vivre-ensemble en...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux