Chroniques

Hors-jeu : Une bien curieuse démission

Décidément, le fils du dirigeant libyen, Saâdi Kadhafi ne cessera jamais de faire parler de lui. Joueur professionnel en première division du championnat italien, ingénieur dans le civil, colonel dans l’armée, vice-président de la Fédération libyenne, et capitaine de la sélection libyenne, Saâdi est le patron de la société Lafico (Lybian Arab Foreign Investment Company), qui détient 7,50 % du capital du club italien, la Juvé. Il envisage de porter cette participation à 20 %.. Plus encore, lorsque Sergio Cragnotti, patron du groupe agroalimentaire italien Cirio, qui est aussi propriétaire du club de football Lazio, a accepté de se retirer de la gestion de son groupe pour le sauver de la faillite, un prétendant s’est vite fait connaître pour la reprise de la Lazio : Saadi Kadhafi. Entre temps, ce dernier a signé, en tant que joueur professionnel, un contrat d’un an avec un autre club italien, Pérouse. Tout en évoluant au scudetto, Saadi fut derrière l’annonce inédite de la candidature conjointe tuniso-libyenne en vue d’organiser la coupe du monde 2010. Joseph Blatter, au nom de la FIFA, s’est déclaré opposé à une réédition de l’expérience nippo-coréenne de 2002. La Fédération tunisienne affirme que la candidature conjointe tient toujours, alors que Saadi a rassuré les Tunisiens qu’en cas de refus de la FIFA, la Libye soutiendrait son partenaire dans une candidature séparée. En juin 2003, Saadi avait estimé que son pays avait de grandes chances d’organiser le Mondial-2010. Saadi Kadhafi avait, à cette époque, exclu l’idée d’une co-organisation avec un autre candidat nord-africain, indiquant que son pays menait une étude de faisabilité avec une société allemande qui parle de 4 à 6 milliards de dollars pour organiser le Mondial et que la Libye était prête à dépenser cette somme. Au milieu de ce remue-ménage médiatique, de communiqués et de contre-communiqués, le même Saâdi vient de démissionner du conseil d’administration de la Juventus Turin !! Une démission «forcée» à cause justement de son recrutement par Pérouse. Le règlement de la Fédération italienne de football interdit en effet d’être à la fois membre du conseil d’administration d’un club et joueur pour une autre équipe. Cependant, le départ de Saadi ne changera rien à la participation de la Lafico dans le capital de la Juventus. Si l’annulation de la candidature conjointe confirme, les chances du Maroc montent d’un cran. Que ce soit du côté des infrastructures, de la position géographique ou encore de la réputation des traditions locales, il ne reste plus qu’un seul adversaire de taille, en l’occurrence, l’Afrique du Sud, compte-tenu du fait que le dossier marocain est plus consistant que celui de l’Egypte. Les fanfaronnades des responsables de la campagne égyptienne ne leurrent pas les spécialistes de la FIFA sur la réalité des choses. L’association Maroc 2010 a plus que jamais intérêt à se ressaisir pour faire face aux nouvelles donnes. La prospérité tourne plus la tête que l’adversité. Car l’adversité instruit alors que la prospérité développe l’arrivisme et son pendant, la folie de grandeur.

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