Chroniques

Hors-jeu : Visa antiterroriste

Le tennisman marocain, Mehdi Tahiri, a failli jouer sur la terre battue et bannie de tous les droits humains de Guantanamo. Ce n’est pas une blague car Mehdi a été transféré la semaine dernière d’un cours de tennis près de Palerme à un commissariat de police italien. Il aurait imaginé toutes les accusations possibles et inimaginables sauf celle d’être assimilé à un membre du réseau d’Al Qaida actuellement recherché par l’Allemagne et, bien sûr, par les Etats-unis.
On imagine ce qu’a enduré ce jeune sportif de bonne famille durant les longues heures d’interrogatoire qu’il a subies. Après la hantise de Busch qui soupçonne le terrorisme dans l’air qu’il respire dans son bureau ovale, il semble que l’occident soit contaminé par cette psychose. Sinon comment expliquer que la police italienne ait arrêté le champion marocain sur la seule confusion entre son prénom et le nom du suspect recherché. Le présumé «terroriste» s’appelle Mohamed Mehdi, ce qui ne le rapproche aucunement, dans l’appellation arabe, de Mehdi Tahiri. C’est comme si l’Interpol ou la CIA recherchait, de par le monde, un suspect qui s’appelle Pierre, Paul ou Bernard. Stupide confusion lorsqu’on considère qu’un homme recherché ose pénétrer en Italie avec son vrai passeport et trouve le plaisir et la sérénité de s’entraîner sur un court de tennis.
À moins que la police italienne ait reçu l’ordre d’appréhender toute personne arabo-musulmane émanant d’une civilisation inférieure à celle de Berlusconi. Décidément on voit le «fascisme vert» partout et cette psychose risque de faire des victimes au sein des sportifs professionnels évoluant à l’étranger. Dans cette dérive sécuritaire, il n’est pas exclu que les footballeurs professionnels dans les clubs européens soient assimilés à des cellules dormantes d’Al Qaida. Si les responsables des polices occidentales ne se ressaisissent pas, ils ne nous étonneraient pas s’ils élaborent des visas spéciaux aux sportifs basanés. Après les enquêtes d’usage via la police du pays où il réside, les investigations d’Interpol et de la CIA, le footballeur ou le tennisman aura un visa provisoire estampillé «fichier terroriste : Néant».
Ce qui suppose qu’un athlète comme Hicham El Guerrouj ou un tennisman comme Younes El Aynaoui, ne pourront plus circuler librement et participer aux compétitions internationales sans ce visa antiterroriste.
Entre-temps, il faut que tout sportif arabo-musulman évite de porter la barbe et vérifie si son nom ne correspond pas à celui d’un terroriste recherché. Dans le cas échéant il faudrait qu’il change complètement d’état civil même si seul son prénom figure sur la liste des bannis de la terre… américaine.

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