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Il faut du souffle, de la passion, l’amour d’autrui, l’amour du pays !

© D.R

Le monde est en proie à un chamboulement qui paraît vouloir jouer aux dominos et qui s’accompagne de son lot de sang, de larmes, de pertes de repères, de ruines…

Comment notre pays qui est au carrefour des continents, des peuples, des cultures pourrait-il être épargné ?

Parler d’exception marocaine ? Le peut-on aujourd’hui ?… Disons plutôt que nous faisons preuve de stabilité dans cette mer démontée, où aucun pays ne sait réellement de quoi sera fait son lendemain. Pour autant nous faisons face à de très nombreux défis et nous sommes rattrapés par nos maux, notamment sociaux. La rentrée est là et son lot de difficultés occultées un temps par l’été -pas pour tous d’ailleurs- ressurgissent.
Si les réseaux sociaux ont pris le pas sur la «vraie vie» durant cette période, c’est pourtant bel et bien sur le terrain que doit se retrouver le vrai «combat». Or soyons francs : autant le nombre de militants est exponentiel sur la Toile, autant il est réduit sur le terrain et -pour être tout à fait lucide- tend même à se rétrécir comme peau de chagrin.

Si l’on se cantonne sur Twitter il est clair que l’on deviendra «spécialistes en tout», voire totalement mégalos, Facebook me paraissant -même s’il n’est pas exempt de défauts- un espace plus ouvert, plus diversifié et surtout moins donneur de leçons.

L’intérêt des réseaux sociaux n’est pas à remettre en cause, bien entendu, notamment en ce qu’ils permettent de dialogue, de réseautage, de lancement d’alertes… mais il est impérativement nécessaire de savoir dompter cet outil, de le maîtriser et de l’utiliser pour ce qu’il est, c’est-à-dire un instrument et non un maître à penser. Le risque est grand pour certains de devenir à ce point dépendants et intoxiqués qu’ils finissent par tout voir, tout croire, tout penser avec, pour et par le biais du Web et finissent par se persuader qu’Internet est la vraie vie. Dieu merci s’y expriment cependant des blogueurs, des groupes, des «engagés» qui savent raison garder et font un travail d’accompagnement, d’information ou de vigilance remarquable…

C’est pourtant sur le terrain, au contact, là où il n’y a ni anonymat, ni pseudos, ni profils pour faire écran et où seuls la volonté, le respect, la franchise et le courage de «se coltiner» à la réalité prouvent la valeur de l’engagement, que nos concitoyens nous attendent !
Quand il est dur d’avancer ce sont les durs qui avancent, et c’est sur le terrain que cela se passe.
Nos concitoyens espèrent, attendent… des jeunes perdent espoir et d’autres s’accrochent… disposés à se mobiliser, à être motivés…
Un service militaire -qu’à titre personnel je vois comme un service national et citoyen- est à bâtir afin qu’il soit une opportunité, voulue et non subie et qu’il soit à la fois un service rendu à la Nation et un service offert à chaque jeune.

Il faut du souffle, il faut de la passion, il faut l’amour d’autrui, l’amour du pays! Je voudrais terminer cette réflexion par quelques phrases d’une excellente analyse de Ali Bouabid : «Etre patriote aujourd’hui : on peine en effet à définir le patriotisme dans des termes neufs, autrement que par de vagues et vaines incantations désincarnées…Le collectif est désormais infigurable…Un individualisme régressif se déploie dans tous les secteurs de la vie sociale, sous le signe de la quête de l’aubaine ou de la planque. Il façonne de manière inquiétante les esprits.

C’est là le ressort d’un désordre, qui hélas n’a pas dit son dernier mot. Il ne s’agit pas de prêcher la vertu patriotique pour espérer en sortir. Il faut en revanche s’attacher à en valoriser les attributs. Arrimer les destins individuels à un dessein collectif qui fait quotidiennement sens. Tel est l’enjeu. C’est pourquoi notre pays a plus que jamais besoin d’un nouvel élan patriotique qui actualise et projette dans l’avenir l’attachement aux valeurs que nous voulons en partage, tout en donnant à tous et aux jeunes notamment la possibilité de manifester en acte leur dévouement pour des causes qui les unissent et les dépassent. Il nous faut produire du «nous», irréductible à la simple addition des «je».»

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