Chroniques

Ils font bouger leur ville

© D.R

Ils s’appellent Soufiane, Achraf, Mouhcine, Tayeb, Simo, Lhabib, Youssef, Mohamed…ils sont jeunes et ils ont réussi à faire bouger leur ville d’Essaouira, d’une façon extraordinaire. Bien sûr Essaouira est connue internationalement, et cela est dû à l’un de ses enfants, devenu une personnalité emblématique du «vivre-ensemble» sur le plan mondial, André Azoulay.

Qui de Festival Gnawas en Festival des Andalousies, en passant par le Festival des Alizées a su inscrire sa ville dans les agendas des grands pays entraînant ainsi un développement du tourisme, de l’artisanat, de l’hôtellerie remarquables…

Cette fois-ci ce sont des enfants d’Essaouira âgés de 20 ans qui ont marqué de façon irréversible l’émergence de la jeunesse de cette ville, capable de se prendre en mains, d’assumer des responsabilités, de mobiliser et d’ouvrir la voie de l’engagement aux jeunes générations. Il faut pour cela leur faire confiance, leur donner la possibilité de s’exprimer, de monter des projets et de les mener à bien… ce qui avouons le – comme dans beaucoup de villes moyennes, en dehors de l’axe Casa-Rabat –  est loin d’être gagné, tant les esprits étroits et égoïstes de trop de dirigeants locaux sont hermétiquement fermés à la jeunesse.

Ces jeunes donc ont perdu 4 de leurs amis d’enfance : Rachid, Mohamed, Redouane et Mohamed, le mois dernier, dans un accident de la route en revenant de Safi après un match de leur équipe favorite, le Wydad.

Le rêve de cette dizaine de jeunes était donc de rendre hommage à leurs frères disparus en organisant un match à leur mémoire avec les Espoirs du Wydad, à l’occasion du 40ème jour de leur décès. Ils sont montés à Casa pour y rencontrer les dirigeants du Wydad, notamment Aziz Chabine et Mohamed Talal, et les convaincre de les suivre dans ce beau projet de mémoire, d’amitié, de solidarité.

Ce mercredi 28 janvier c’est donc une équipe d’Espoirs et de Juniors wydadis accompagnés des 2 dirigeants ainsi que de Moussa N’Daw et de Aziz Bouderbala qui ont débarqué à Essaouira. Pendant 48 heures la ville entière – et bien sûr tout particulièrement sa jeunesse – ont vécu au rythme du Wydad et du souvenir de ces 4 jeunes morts tragiquement.

Il faut dire haut et fort que malheureusement la ville ne possède aucun terrain de foot pour permettre à ses jeunes, avides de sport, de s’y ébattre, mais à quelque chose malheur est bon car les jeunes d’Essaouira et ceux du Wydad ont donné une superbe leçon de bon esprit, en organisant leur match amical sur la plage !!

Il faut souligner le comportement exemplaire de la Sûreté nationale, qui a su être partenaire de l’événement. Ce sont plus de 800 personnes qui ont pu assister à ce match et quelques 600 personnes qui ont entouré les mamans et les familles des 4 jeunes Souiris décédés, le soir même au cours d’une cérémonie très émouvante.

J’ai vécu ces 2 jours et les affres des préparatifs durant le mois qui a précédé, avec les jeunes d’Essaouira, leur volonté, leur courage, leur détermination, leur capacité à surmonter les obstacles, les embûches, les tentatives de récupération m’ont impressionné…ils ont été inoxydables !

Notre jeunesse frappe à la porte, et si on l’ouvrait…ENFIN !

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