Chroniques

J’aime, je partage: Le Marocain et les compliments

© D.R

Autour de lui, trois autres acolytes, pendus à ses lèvres. Sujet du jour : les compliments et leur impact sur la psychologie des uns et des autres. «Vous avez remarqué que nous les Marocains, on ne fait pas de compliments aux autres.

Pas à nos enfants, pas à nos épouses, pas à nos amis, sauf quand il faut draguer, là on se mêle les pinceaux, on met les pieds dans le plat et on déblatère tout ce qui nous passe par la tête».  L’un des amis présents, enchérit partageant le point de vue du prof d’histoire.

Il explique que jamais de sa vie, lui qui a aujourd’hui 52 ans, il n’a entendu le moindre compliment de ses parents. Résultat des courses, il n’en fait pas, à son tour, à ses enfants. «C’est un cercle vicieux, mon ami. On ne t’a jamais félicité. Tu n’as jamais entendu bravo, alors, quoi que puissent réussir  les tiens, tu n’applaudis pas.

C’est tout bonnement contre-productif». Je me mêle du débat  en ajoutant que dans une étude sérieuse faite par des chercheurs de l’institut allemand de Max Planck, il est apparu que plus on est complimenté et félicité, plus  on a des résultats dans les études, dans le travail, dans la société, lors de la mise sur pied d’un projet, dans le sport, la politique… Bref,  un mot, et la courbe de nos rendements est croissante. J’ajoute en donnant des chiffres qu’aux USA par exemple, une étude a démontré que dans les milieux où les enfants ont six compliments par jour contre une seule réprimande, sont les meilleurs de la classe.

Par contre quand on manque de félicitations et d’encouragements, par exemple un seul bravo pour une réprimande, voire plus, on a des problèmes de communication à l’école, avec ses amis, on devient renfermé sur soi et on a des tendances dépressives. «Voilà qui est dit par la science, mes amis. Nous les Marocains, on a du mal à encourager les autres.

Quand ton gosse réussit un examen, quand il a une bonne note, cela te semble normal, pire, cela est acquis. Et encore ! Parfois, au lieu d’insister  sur le positif, on focalise sur le négatif et on se met à donner des conseils et  faire des mises en garde au moment où il faut prendre son gamin dans les bras et lui dire : « mon enfant, ma fille, tu es le meilleur, je suis fier de toi, bravo pour ton travail excellent, tu vas atteindre les sommets», c’est ce qu’il faut faire, mais apparemment, ce n’est pas dans notre culture».

Par contre, on est les champions du monde, toutes catégories confondues, quand il s’agit de trouver à redire sur le travail des autres. On casse du sucre sur le dos de tout le monde, on critique, on cherche la petite bête, on fouine pour relever ce petit point négatif dans un magnifique ensemble où tout est excellent.

Et cela touche tous les domaines de la vie : pas de compliments pour l’épouse, pour la petite amie, pour la fille, pour le garçon, pour le copain et l’ami.  Et il ne faut pas croire que c’est là un comportement de mâle. Les femmes sont tout aussi excellentes dans ce domaine. Pour une fois, il y a égalité des chances dans l’art de rabaisser et de passer sous silence l’excellence des nôtres. «Et oui, mes amis, un seul mot suffira pour donner des ailes». Chez nous, on t’en sert une centaine pour te les couper…les ailes.

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