Chroniques

Jeunes leaders méditerranéens

© D.R

Tout débute en mars 2014 lorsque François Lamy, alors ministre de la Ville en France, est en voyage officiel au Maroc. Invité au déjeuner organisé à l’ambassade de France à Rabat je lui fais part de mon rêve de réunir jeunes Marocains du Maroc et jeunes Marocains de France et permettre aux jeunes militants associatifs du Royaume de bénéficier de formations, notamment une qui me tient à cœur : celle «d’éducateurs de rue».

Il apprécie l’idée et s’engage à y contribuer… Or, quelques mois plus tard, il quitte son poste sans que nous n’ayons pu faire aboutir le projet… Pourtant, Charles Fries, l’ambassadeur de France, n’a pas abandonné l’idée et me demande d’y travailler… Très vite le projet évolue, se transforme, prend de l’ampleur : l’ambassade de France via son département «Gouvernance et Culture» s’y implique totalement et lui donne une envergure plus importante, l’ONG «Union des jeunes euro-maghrébins» basée à Paris, devient le 3ème partenaire et des personnalités de premier plan : André Azoulay – conseiller de SM le Roi – ainsi que Elisabeth Guigou– présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française et présidente de la Fondation Anna Lindh acceptent de parrainer l’événement… C’est ainsi qu’a vu le jour cette initiative et que d’une «petite» idée est né un bel événement: le Forum méditerranéen des jeunes leaders.  

En effet, la Méditerranée est aujourd’hui l’une des régions les moins intégrées de la planète. La circulation des hommes, des biens, des idées y rencontre de puissants obstacles. Elle reste un espace de fractures – démographiques, culturelles, politiques, économiques – dans lequel domine la défiance, quand cela n’est pas le ressentiment et la peur. Or si l’on veut construire cet espace d’intégration méditerranéen, il importe de parier sur la jeunesse, en particulier sur les jeunes leaders, ceux qui demain joueront un rôle de premier plan dans la politique, l’économie, la vie des idées de leur pays. Si ces jeunes à fort potentiel, qui exercent d’ores et déjà une influence, apprennent aujourd’hui à se connaître, à dialoguer, à constituer des réseaux, alors ils seront, une fois aux commandes de leur pays, un puissant levier. Parier sur les jeunes leaders, tel était donc l’enjeu que s’était fixé le forum d’Essaouira qui s’est déroulé du 2 au 4 octobre à Essaouira.

Pendant ces 3 jours les participants – 200 jeunes de 18 à 30 ans, ont planché sur les sujets d’intérêt commun, qui constituent des préoccupations pour le nord comme pour le sud de la Méditerranée. Les thèmes retenus étaient: les phénomènes de radicalisation, la lutte contre le changement climatique, le combat contre l’exclusion sociale et/ou territoriale et la migration.

Des élus, des chefs d’entreprises, des responsables associatifs, des journalistes, des intellectuels, des artistes, des acteurs culturels, des chercheurs, des universitaires… ont ainsi –à la fin de ces travaux– constitué un réseau méditerranéen des jeunes décideurs et émis une série de recommandations d’actions sur des sujets prioritaires pour le nord comme le sud de la Méditerranée. Longue vie à ce nouvel acteur de notre devenir commun.
 

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