Chroniques

La compétence perdue

L’Australie. Un pays, un continent. Loin, trop loin de chez nous. Mais curieusement, ses responsables sportifs connaissent notre athlétisme mieux que les dirigeants marocains. À preuve, Le directeur de l’institut australien de sport, Michael Scott, a déniché un oiseau rare au Maroc depuis les contrées les plus lointaines du monde. Il a découvert par hasard qu’un technicien de haut niveau international, en l’occurrence Saïd Aouita, était au chômage dans son pays. Et comme la compétence est recherchée partout dans le monde, sauf dans notre pays, Scott a fait appel à l’ex-champion mondial pour superviser les coureurs du fond australiens.
Chez nous, aucun « Scott » n’a trouvé à Aouita un quelconque mérite. Pis encore, personne ne voulait de lui dans le cercle mafieux d’un athlétisme en déperdition. C’est à «Skout» qu’il a eu affaire. Il a été traité comme un paria depuis qu’il est revenu des Etat-unis avec un doctorat en gestion et en management. Comme si le temps avait suspendu son vol depuis le puissant président, Mohammed Mediouri, qui l’avait poussé à l’exil avec la complaisance honteuse d’une certaine presse. Tout récemment, les nostalgiques des magouilles et des coups bas, ont sorti toute leur artillerie lourde pour contrecarrer sa candidature à la présidence de la ligue de la Chaouia.
C’est à croire que les Australiens et les Américains, qui ont rivalisé pour s’offrir ses services, se sont trompés sur la valeur réelle de ce technicien. Non franchement, on commence sérieusement à douter de la valeur d’Aouita, de Nawal et de tous les champions qui ont honoré le Maroc. Il y a de quoi avoir des doutes sur nous-mêmes, nous autres journalistes sportifs, puisqu’on n’a plus de repères. On a l’impression parfois que l’on est dépassé par les évènements bizarroïdes que créent nos dirigeants jusqu’à ne plus croire à nos oreilles. Aouita, comme Nawal El Moutawakill et toute l’opinion sportive ne comprennent rien aux manoeuvres du comité provisoire de l’athlétisme.
Décidément, le célebrissime M’hamed Aouzal fait ce qu’il veut avec le provisoire jusqu’à l’annuler sans crier gare. Il devait tenir une assemblée générale de son comité le 21 juin dernier pour que cette fédération retrouve la légalité qu’elle a perdue plus de deux ans. Non seulement cette assemblée n’a pas eu lieu, mais tout le monde a su qu’elle a été reportée à une date indéterminée par la seule rumeur. C’est la négation même de la démocratie et de l’Etat de droit, donc il n’y a qu’un pas à franchir pour se retrouver sur la piste de la dictature pure et dure. Mais qui donc protège aussi fermement le sieur Aouzal ?

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