Chroniques

La fin d’un cycle

L’institution monarchique n’étant pas en équation, il s’agit de la prépondérance dans champ partisan marocain des deux forces issues d’une même matrice : le mouvement d’indépendance.
Mis à part le PPS, arrière-petit-fils du PCM né en 1943 (force d’appoint électorale pour l’essentiel), l’Istiqlal et l’aile gauche qui en est issue, suite à une scission, personnifiée par l’USFP, fils aîné de l’UNFP, ont constitué les deux piliers autour desquels se composait et se recomposait le jeu politique.
Vieillots, irréels, désincarnés et déconnectés de la marche du monde, ces deux partis sont à bout de souffle. Ils se meurent, suffoqués qu’ils sont par la suprématie clanique pour les uns ou par hégémonisme gérontologique pour les autres. Portant en bandoulière la légitimité historique, ils se sont dinosaurisés. A voir les dirigeants, on a   l’impression d’avoir affaire à un club de chioukh qui s’amusent à jouer la belote politique dans un club réservé au 4ème âge. Ils excellent surtout dans le cannibalisme de leurs propres enfants. Ils les dévorent quand ceux-ci ne fuient pas le domicile pour créer leurs propres boutiques, d’où cette prolifération de trente partis. Un parti, et c’est la vraie tragédie, pour chaque million d’habitants.
Le PAM, et c’est un constat, concourt à ce fin de cycle. Il est fort à parier qu’il va l’accélérer. D’ores et déjà, on peut considérer atteints quelques objectifs envisagés, y compris dans la phase MTD, et ce, en dépit des «moyens employés»: bousculer l’ectoplasme, endiguer une supposée vague barbue et lutter contre l’abstention.
Or, sa position sur le podium lui donne aujourd’hui un ressort psychologique pour poursuivre avec détermination son ambition, n’en déplaise à ses dénigreurs. Ceux qui exhibent les similitudes avec des expériences passées, FDIC soient-elles ou UC, en seront pour leurs frais. Ils aiment à évoquer l’histoire pour mieux nier le présent. L’histoire ne se répète jamais à l’identique. Surtout que ces deux expériences naquirent dans la hâte, suite à des situations tendues (1963 et 1984), quelques mois avant les législatives. Le PAM, lui a, non seulement, entamé sa carrière par une élection de proximité, mais il arrive douze ans après une expérience d’alternance politique et une décennie de Koutlisme abscons et inintelligible. Et à moins d’une crise (possible et même probable), le PAM a aujourd’hui, selon le calendrier politique, trois ans pour relever le défi de préparer son projet et labourer le terrain. Surtout dans l’espace urbain.

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