Chroniques

La jeunesse sombre…

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Il est urgent de réfléchir à une politique de prévention, de mettre en place des peines alternatives, des peines de travail d’intérêt général et plus globalement de mettre en place une politique en direction de notre jeunesse, dans son ensemble.

Le monde est violence, la société est violence, nous sommes violence…or – et sans doute est-ce légitime – nous nous insurgeons lorsque nous «découvrons» que les jeunes sont violents !
Le dernier exemple en est la mutinerie au centre de réinsertion de Oukacha jeudi soir, où de jeunes détenus ont incendié leur cellule et tenté de s’évader : les commentaires des internautes à ce drame sur le Web, étaient dans bien des cas d’une violence incroyable. Violence des mots certes, mais l’on connaît le pouvoir des mots, capables dans trop de cas «d’armer les bras».
La violence qui se déchaîne un peu partout a un dénominateur commun : la jeunesse ! Ce n’est certes pas pour stigmatiser les jeunes que cette remarque s’impose à nous, mais bien au contraire pour chercher les moyens de protéger ces jeunes, en quelque sorte «contre eux-mêmes», car lorsque des jeunes sombrent dans la violence, ils sont bien évidemment coupables, tout en étant en même temps victimes.

Dans le cas des jeunes de Oukacha – même si les choses se sont considérablement arrangées, grâce à l’action de SM le Roi, de la Fondation Mohammed VI, de personnes telles que notre regrettée Mama Assia – force est de reconnaître qu’enfermer ces jeunes dans des lieux surpeuplés, alors bien souvent qu’ils y passent de longs mois sans être jugés puisqu’en détention provisoire, est forcément criminogène.
Il est urgent de réfléchir à une politique de prévention, de mettre en place des peines alternatives, des peines de travail d’intérêt général et plus globalement de mettre en place une politique en direction de notre jeunesse, dans son ensemble.

Cela veut dire donner des perspectives, redonner de l’espoir ! On ne peut laisser plus longtemps notre jeunesse livrée à elle-même. Face au néant toutes les dérives deviennent possibles : délinquance, drogue, immigration clandestine, hooliganisme et…radicalisation car ceux qui transforment nos jeunes en chair à canon guettent.
Sans faire de parallèle l’on ne peut s’empêcher de constater la jeunesse des terroristes qui ont assassiné le père Hamel en France : 19 ans à peine !!!!! Comment à un si jeune âge peut-on commettre un acte d’une telle barbarie ???
Bien sûr l’influence du Web est devenue telle – pour le bien mais hélas aussi pour le pire – qu’il peut «manger le cerveau» de gosses déjà fragiles, mais cela ne peut pas, ne doit pas nous dédouaner de nos responsabilités !

Concernant notre propre société et même si la responsabilité personnelle de ces jeunes ne saurait être niée – la violence gratuite n’est jamais justifiable, ni excusable – nous ne pourrons faire plus longtemps l’économie d’une réflexion approfondie qui devrait nous amener à un plan d’actions, urgent !
Qui au Maroc aujourd’hui s’intéresse à la jeunesse, hormis le Souverain et le mouvement associatif ? Réponse: personne ! Et c’est bien là où le bât blesse. Une jeunesse livrée à elle-même ne peut produire en son sein que des herbes folles, les leaders, les intellectuels, artistes, sportifs… les chefs d’entreprises, les enseignants, les parents ont tous un rôle à jouer, or qu’ils l’admettent ou non c’est la fonction des politiques, des élus que d’impulser le mouvement, or là… !!!

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