Chroniques

Label marocanité : French cancan électoral

Le décor s’édifie peu à peu. Ça s’agite furieusement dans le landerneau politique français. Les coulisses crissent du bruit des ego qui s’emboutissent. Les futurs figurants se disputent avec les premiers rôles. Les acteurs qui aspirent aux premiers rôles fourbissent leurs armes et aiguisent leurs poignards pour éliminer peu à peu leurs concurrents pour pole position. Bientôt, la revue parisienne sera au complet. Le tournage est imminent. Manquent, cependant, la musique et le script.
A gauche, l’émiettement, coupable entre autres de l’élimination du candidat de la gauche en 2002, est loin d’être dissous. Il n’y a qu’à voir. Buffet le coco désire et aspire à bouffer tous ses compères nonistes, Fabius mis à part, avec l’espoir d’incarner la tête de liste de la gauche morale. Cette gauche qui préfère gémir, contester et manifester avec ses pieds, quitte à ce qu’elle aide la droite à préserver le pouvoir. Bové a déjà avalé sa pipe et de se retirer, momentanément, au Larzac où les agneaux sont plus conviviaux qu’à Paris. Arlette, l’irresponsable perroquet de la doxa marxisante, raille sérieusement ce PS qui consent pour la première fois à désigner une femme, alors qu’elle en sera, elle, le symbole de la féminité, à sa sixième candidature à la présidentielle. Besancenot, le tintin des boîtes aux lettres, entend lui aussi se compter et ne veut surtout pas se priver d’une supplémentaire tournée hexagonale. Les Verts, non contents de voir leurs thèmes unanimement admis et partagés, veulent se compter avec l’argument de peser avant de consentir à se rassembler.
A droite, Le Pen revêt encore une fois son costume de victime, ce qui semble lui réussir. Il veut, que dis-je, il exige ses 500 signatures sans quoi il prédit une déflagration pour L’UMP. Bayrou, qui la joue paysan, fait son petit bonhomme de chemin et déclarera sa candidature ce samedi. Ces deux là n’ont pas de concurrents dans leurs camps respectifs et se dirigent vers un plébiscite. De son côté, De Villiers, le chevalier blanc de la morale blanche chrétienne, vient de s’apercevoir qu’il a du mal à policer sa propre famille où un de ces enfants porte plainte contre un de ses frères pour viol. De Villiers le vicomte candidat, paranoïaque au possible, crie astucieusement au complot. De Villiers le chef de famille, pleure, et c’est compréhensible, la complainte du père blessé
Et l’UMP, il est en ordre de marche…un peu désordonné. Sarkozy vient enfin de mettre fin au suspense en déclarant sa candidature. Pour une surprise, c’en est une. C’est même un choc pour tous les tordus et les malintentionnés qui ne pouvaient pas imaginer que Nicolas ne travaille, depuis quatre ans, que par abnégation et désintéressement. Dommage que «Libération» lui ait saboté son plan média, en vendant mercredi soir la mèche. Cela ne va pas être, dans son camp, aussi facile qu’on le pensait. De Villepin a déjà réagi en disant : «l’élection présidentielle, c’est la rencontre entre un homme et un peuple». En d’autres termes, même un plébiscite dans un parti, taillé sur mesure, est loin d’être suffisant aux yeux d’un gaulliste.
Ça promet !

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