Chroniques

Label marocanité : La sécurité et les citoyens

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Il fut, à cette occasion, question d’un concept : la sécurité humaine. Un panel de hauts gradés provenant de pays africains de la Région 1, rompus aux questions classiques de sécurité nationale, tentera d’expliquer, parfois maladroitement, ce nouveau paradigme. Le citoyen doit être  désormais au centre d’une vision de la sécurité qui œuvre pour son bien-être dans un environnement sécurisé…. Cela laisse songeur. «Etre en sécurité» veut dire être «hors danger». Le mot sécurité est relativement précis. Dès qu’on lui accole un adjectif, on délimite son entendement. Ainsi, il y a sécurité nationale, civile, territoriale, routière, alimentaire, informatique, sociale…. Sécurité humaine, c’est trop vaste pour ne pas l’obscurcir ! La sécurité est l’une des principales prérogatives régaliennes de l’Etat. Il en a les instruments de la violence légitime : l’armée pour la défense du territoire, les polices pour «to serve and protect» les citoyens, la sécurité civile….. Le challenge pour des pays en transition démocratique, c’est d’opérer, en plus d’une mutation de la vision et des méthodes, une modification de la perception qu’ont les citoyens des instruments de la sécurité. Dans la plupart de ces pays, l’Etat a, dans un passé récent, tourné ses moyens de sécurité contre la société. Ces Etats aspirent aujourd’hui à persuader leurs citoyens que ces moyens sont d’abord au service de leur bien-être. C’est là un défi immense. Le réussir doit constituer un objectif stratégique. La lutte contre la menace terroriste peut être l’un des leviers pour faire adhérer à une vision de la sécurité partagée. Cela ne saurait se faire sans renforcement démocratique. Prenons l’exemple français de Vigipirate. Ce plan est destiné à prévenir la menace et à réagir aux actions terroristes. Avec ses degrés divers, il est appliqué depuis près de quinze ans. Il a démontré son efficacité puisqu’il a sanctuarisé le territoire. Mais son efficacité, pour ne pas dire son efficience, est due d’abord à l’adhésion des citoyens. Ils l’acceptent au point de voir une part de leur liberté individuelle rognée. La vision, dans les couloirs du métro, de militaires équipés de leurs fusils d’assaut rassure plus qu’elle n’inquiète. La France est-elle moins démocratique ? Au contraire, c’est avec la démocratie que la vision de sécurité sort renforcée.
Il y aura toujours des gogos qui, se méfiant des questions de sécurité, parleront, avec un rictus moqueur, de sécuritaires. Je n’aime pas ce mot. Non seulement il ne figure pas dans le dictionnaire, mais il est médiocrement entaché d’une approche idéologique qui refuse de dire son nom.

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