Chroniques

Label marocanité : Les barbares dans la ville

Après le fracas de la poudre et passé le temps de l’émotion, il y a lieu de faire une lecture froide des derniers événements de Casablanca.
D’abord, il y a une certitude. Les barbares sont dans la ville. Ils sont ivres de ressentiment et pleins de barbituriques. Maintenant, on le sait. C’en est fini, définitivement, de tous ces délires mondains et salonnards, pour ne pas dire salopards, qui distillaient, ignominieusement le doute, suggérant ainsi des coups de barbouzerie et soupçonnant les mains invisibles des services. Les barbares sont dans la ville. Et il serait vain de croire les vaincre avec le verbe, l’indignation, l’analyse sociologisante où l’incantation.
Ensuite, le cercle des barbares reste globalement circonscrit. Ce terrorisme semble se nourrir des mêmes espaces. Des mêmes cercles amicaux et familiaux. Il prend appui sur les mêmes profils et prospère sur les mêmes terreaux. Il faudra être dur avec le terrorisme et encore plus dur avec les conditions qui le favorisent. Autant le second défi est immense, tant les problèmes accumulés sont énormes. Autant le premier défi est à la portée d’un Etat déterminé. Mais on pourra difficilement éradiquer l’un sans un travail en profondeur sur l’autre.
Le démantèlement de ce réseau avant un, si ce n’est, des passages à l’acte autrement plus meurtriers illustre cette détermination. Il est un puissant signal sur l’efficacité des services qui œuvrent dans ce domaine. Ces hommes et femmes qui, quand la ville dort, rôdent encore pour débusquer les barbares ont du résultat. Ils commencent  à payer un lourd tribut à ce combat. Cette police-là doit être la police du peuple. Elle doit être soutenue par sa population. Le combat contre le terrorisme, dans toutes les grandes démocraties, se fait avec le concours et la vigilance du peuple. En France, Vigipirate est un système de mobilisation qui est en œuvre depuis dix ans sans que les libertés individuelles soient atteintes. Sans sombrer ni dans une paranoïa abusive ni dans la délation outrancière, le peuple marocain qui sort des années difficiles avec sa police doit se réconcilier avec celle-ci dans ce combat qui peut être de longue haleine. La police de son côté doit profiter de cette conjoncture pour faire sa propre mutation œuvrant ainsi pour une plus grande proximité avec la population pour en faire un allié fécond.
Et puis il y a ces cellules de la bleusaille. Comment passe-t-on du barbiturique à l’informatique ? Comment un oisif devient un manipulateur d’explosifs, même si on sait que l’oisiveté est mère de tous les vices. Dans les faits survenus, il y a de l’éloquence tant ils sont parlants. Il y a de l’entraînement, de l’endoctrinement et certainement beaucoup de prières.  Ce que l’école a échoué est repris en main, dans certains endroits, par de la formation continue dans l’art de la haine et du nihilisme, avec pour option la manipulation des bombinettes. Nous sommes là face à une soldatesque, certainement amatrice, mais déterminée, qui répond aux injonctions d’un état-major fantomatique qui ne lui fournit lâchement aucune base de repli si ce n’est celle de la mort.

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