Chroniques

Label marocanité : Seven

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Il y a dans ce qui agite le Maroc des promesses et des espérances qui peuvent être contrariées par sept péchés capitaux :
La surenchère. C’est ce qu’il y a de pire. La logique de la surenchère est mortifère pour la logique de la réforme. Ne voulant rien de précis, elle aspire à avoir tout. La surenchère s’aveugle dans le rapport de force. Elle pense qu’il est toujours de son côté puisqu’elle s’adosse au  peuple. Et elle puise sa capacité de résistance dans le contentement d’une jouissance immédiate : l’humiliation de l’adversaire.
L’impatience et la précipitation : La précipitation, c’est vouloir tout, ici, maintenant et tout de suite. On fait tabula rasa de ce qui existe et même de ce qui est proposé. Et puisqu’il faut profiter des circonstances favorables, on ne contextualise rien. On va jusqu’à faire fi de la réalité et des résistances inhérentes aux structures mentales et sociales telles qu’elles existent. Gare à celui qui dit le contraire.
La démagogie : Refuser la légitimité de la Commission Mennouni sous le prétexte d’être nommée par le Souverain et non pas par le peuple en est un exemple. La démagogie grossit le trait démocratique de tout ce qui est élu et le magnifie.  Imagine-t-on un instant le temps nécessaire pour élire une constituante à un moment où l’histoire du Monde connaît une accélération vertigineuse? Sans compter, qu’en la circonstance, ceux qui sont si sourcilleux sur la légitimité démocratique de chacun sont les moins vertueux en la matière eux-mêmes.
La dénégation : D’évidence, il y a une forme de dénégation, au sens freudien, dans la façon de revendiquer quelque chose tout en ne la reconnaissant pas pour tout le monde. On veut les libertés individuelles, économiques, politiques mais pas civiles, du moins pour la moitié de la population qui sont les femmes. C’est la conscience malheureuse ou l’inconscience bienheureuse.
L’excès : Lorsqu’un journal fait sa Une sur une pancarte qui compare le Maroc à Abou Ghraib, on est nécessairement excessif pour ne pas dire dans la caricatural. Pas plus que le Maroc n’est le Firdaous, il est  difficilement admissible de le considérer comme la géhenne.
L’insolence : Quand l’insolence est instruite, il devient une pure forme d’irrespect lumineux, talentueux et artistique à l’image  des Guignols de l’info. Quand l’insolence est inculte, elle vire dans la vulgarité sombre. Et elle finit tout le temps par céder  à l’injure et à la posture irrévérencieuse et stérile.
Le takfirisme : C’est un stalinisme vert. Ce sont les Polpotistes en devenir et qui à défaut de brandir des idées exhibent des figures à lapider. Ils font partie de ceux qui l’année dernière se sont opposés à l’homosexualité d’Elton John et qui aujourd’hui s’attaquent à Mawazine, bien que plébiscité par le public marocain. Il faut se méfier de cet  esprit là. Il est capable de bûchers et d’autodafés.

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