Chroniques

Label marocanité : Un dimanche, deux scrutins

Tout ce qui s’y passe, dans ces pays, nous touche et nous interpelle. Ne serait-ce que parce aujourd’hui un morceau de la communauté marocaine réside, vit et a la nationalité de ces deux nations. Faut-il rappeler qu’il y a un million deux cent mille Marocains en France et près d’un demi-million de «Maures» en Espagne.
Dans les deux scrutins, les socialistes espagnols et français semblent avoir le vent en poupe. Ce n’est pas un retournement du vent de la social-démocratie qui soufflerait en Europe. C’est à chaque fois une situation spécifique avec deux différents cas de figures. Les socialistes espagnols sont donné gagnants. Et pour cause. Malgré quelques sérieux couacs, ils ont conduit, sous la férule de Rodriguez Zapatero un mandat louable. De plus, leur leader, presque enfant de chœur, s’est bonifié dans l’exercice de sa fonction. On n’est plus face à ce visage d’adolescent qui a bénéficié des dégâts collatéraux provoqués par les attentats de Madrid et surtout du mensonge d’Etat initié par Aznar. L’homme est devenu plus chevronné, habité par une certaine assurance qui le rend plus caustique. Pour preuve, ses sorties victorieuses des deux débats qu’il a eus avec son adversaire Mariano Rajoy, agitateur des peurs, de maurephobie et du conservatisme le plus éculé d’Europe.
Pour les Français, c’est autre chose. D’abord, c’est un scrutin local. Comme c’est un scrutin à deux tours, dimanche on n’aura pas tous les résultats mais un aperçu sur une vraie tendance. Néanmoins, tout indique que le Parti socialiste aborde cette balise démocratique avec des chances de succès. Personne toutefois n’est dupe. Ce ne sera certainement pas le retour en force d’un Parti socialiste requinqué. Loin s’en faut. Ce sera surtout l’occasion pour les Français d’exprimer un rejet massif du Sarkozysme. Et de ce fait, le scrutin aura nécessairement une dimension nationale.
Singulière situation ? Comment en si peu de mois, le Président le mieux élu de la Vème République, risque ainsi de dilapider sa fortune électorale ? Il ne lui a pas suffi d’être flamboyant. Le voici devenu flambeur. Pirate politique, s’il en est, Sarkozy a réussi un assaut exceptionnel contre le navire France, éliminant sur son chemin les marins les plus chevronnés de la droite, avant d’abattre ceux de la gauche. Mais depuis, il s’est découvert maladroit dans sa navigation dans les mers agitées. C’est-à-dire, là où l’attendaient les Français.  C’est en particulier dur de croiser dans le triangle des Bermudes dans lequel il a lui même engagé sa présidence. Entre la vague Carla la belle, le récif Kadhafi le pas beau, le courant souterrain Attali, la tempête Neuilly et le vent contraire du pouvoir d’achat, le tangage du bateau élyséen donne le tournis aux Français. Ils risquent donc d’exprimer, dimanche et dans les urnes, leur mal de tête.  

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