Chroniques

Label marocanité : voyage sous terre

© D.R

C’est que l’enfermement doit être terriblement oppressant. Etre enseveli vivant sous 700 mètres d’éboulis, cela doit être insupportablement anxiogène. Et cette expérience, les trente trois mineurs de San José l’ont vécue depuis le 5 août. Ce n’est certainement que grâce à leurs habitudes d’hommes rompus au travail sous terre et à la possibilité de communiquer avec l’extérieur, depuis le 22 août, que ces mineurs ont supporté les affres du confinement. Ce qui est fabuleux dans cette aventure, c’est l’élan de solidarité que le cas de ces hommes a suscité. C’est tout le peuple chilien qui, dans une singulière communion, suivait de près le périple ténébreux de ces mineurs. Tout un peuple était derrière les familles. Et c’est le président Sébastien Pinera, à peine élu en janvier, qui peut s’estimer heureux pour avoir été l’un des chefs de file de l’opération de sauvetage. Il a réussi à faire de ce drame, un puissant adjuvant et stimulant pour son peuple et pour la nation chilienne qui n’a jamais autant célébré son drapeau et son hymne. Pinera l’exprimait bien, en saluant le dernier des déterrés, en disant «Vous n’êtes plus le même et le pays n’est plus le même après cela. Vous nous avez inspirés» car c’est sublime d’assister au courage et à la résistance de ces hommes. C’est encore plus sublime de voir comment leur peuple, leur pays, leur Etat ne les ont pas abandonnés à leur sort.
Il y a par ailleurs l’intérêt planétaire qu’a suscité l’odyssée de ces hommes. Dans nos sociétés individualistes et désenchantées, le sort de ces trente trois hommes soulevait une solidarité humaine presque naturelle, en particulier dans les pays occidentaux. Il y a comme une bizarrerie mystico-religieuse dans le chiffre 33 qui n’est pas sans évoquer l’âge du Christ à sa crucifixion, et dans le sillage de cette approche, il y a comme l’idée du miracle de la résurrection. A la différence près, qu’en le cas d’espèce, c’est grâce à la détermination des hommes que les mineurs de San José sont revenus à la lumière après soixante-neuf jours de ténèbres. Enfin, il y a dans cette aventure tous les ingrédients d’un palpitant film catastrophe. Dans le synopsis, il y a le drame humain, puis le suspense et enfin cette longue et haletante attente de l’issue finale qui, à l’image d’un scénario hollywoodien, s’avérera un happy end. Ceci expliquant cela, on comprend l’empressement de l’industrie cinématographique de vouloir faire de l’aventure des mineurs de San José un film… certainement à succès.

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