Chroniques

Lâcheté

© D.R

Je pourrais…

Comme nombre de détenteurs de double passeport, je pourrais me moquer totalement de ce qui se passe dans mon pays et répéter «si ça dérape, je me casse» oui je pourrais…

Je pourrais…

Comme tant d’autres, je pourrais prendre des postures et faire semblant de croire en la victimisation du PJD (comme si après 5 ans de pouvoir cela était crédible) et m’étaler sur les réseaux sociaux pour affirmer que je voterai PJD- par défi zaama- sachant parfaitement que cela n’aura pas d’influence néfaste directe sur mon propre mode de vie, bien à l’abri que je suis dans une bulle, et prenant ainsi 35 millions de Marocains en otage…

Oui je pourrais.

Mais j’ai une autre conscience de la citoyenneté, du patriotisme, du sort de mes concitoyens :

Oh je ne me pose pas en héros, que je ne suis pas – pas plus que ne le sont tous ces intellos à qui je fais allusion plus haut – les héros sont ceux qui chaque matin se lèvent pour aller trimer dur afin de nourrir leur famille, ce sont ceux qui arpentent les rues à la recherche d’un emploi…

J’assume de ne pas avoir le droit d’hypothéquer l’avenir de mes compatriotes par forfanterie, par égo, par anti-makhzénisme primaire qui n’a de sens que pour ceux qui le professent.

Que subissons-nous actuellement ?

– Toujours plus de faux discours interdisant un bisou d’un gamin de 16 ans et autorisant à ses membres les pires cabrioles dans une Mercedes à 6 heures du matin,

– De moins en moins de place faite à la créativité pour en lieu et place installer une «culture propre»

– Des droits de la femme qui se réduisent comme peau de chagrin: mariage des mineures, lynchage pour une jupe, ou l’appellation infamante de «lampadaire»

– Une jeunesse niée, sacrifiée, méprisée comme jamais, durant ces 5 années…

Oh je ne me dis pas qu’avec une nouvelle majorité tout se résoudra d’un coup de baguette magique MAIS je sais qu’avec un gouvernement de gens ouverts, progressistes, nous pourrons discuter, nous confronter, nous pourrons poursuivre notre combat pour aller de l’avant, nous pourrons nous parler d’égal à égal…

Et que l’on ne me dise pas qu’en tant que personne publique je n’ai pas à m’exprimer. En effet, il semble que chez nous certains n’ont pas (encore) compris qu’il est non seulement normal mais surtout souhaitable que des artistes, des sportifs, des intellectuels, des personnalités de la société civile s’expriment – s’engagent – lors d’une campagne électorale !

Ce sont des citoyens avant tout, ensuite ce sont des influenceurs -or qu’attend-on d’un influenceur ? Qu’ils s’expriment sur des valeurs auxquelles ils croient et qui sont portées par tel ou tel parti, tel ou tel candidat !

Partout les artistes, les intellectuels, les personnalités sont même approchés par les candidats à une élection présidentielle pour les soutenir !

Dans notre pays nous en sommes encore aux prémices d’une telle démarche, il faut non seulement s’y faire mais aussi l’encourager…

Je suis militant associatif, acteur culturel, je suis auteur, quelle sorte de terrorisme intellectuel voudrait que je me taise – notamment dans une période aussi cruciale ?

J’ai non seulement LE DROIT mais aussi LE DEVOIR de faire valoir ce en quoi je crois !

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