Chroniques

L’autre jour : Coran

Très pratiquant, pratiquant ou juste musulman «basique», on ne peut rester indifférent à la profusion de belles, chaudes et amples voix déclamant le Coran durant ce mois de Ramadan. Dans les échoppes de la médina, dans les taxis, par les hauts parleurs des mosquées, à la télévision, c’est un large éventail de styles, d’accents et de vocalises se surpassant les uns les autres, dévoilant, en les mettant à portée de l’oreille la plus mal dégrossie, la finesse, l’ampleur et la grandiloquence de la langue coranique, rehaussée par une science de la déclamation affirmée et par l’éloquence de lecteurs considérés comme de vrais ténors, respectés et vénérés, dans l’ensemble de la communauté musulmane. La science de la déclamation du texte coranique, connue sous le nom des «lectures» est une véritable discipline parmi le large spectre des sciences islamiques, matériau préalable à toute tentative d’exégèse coranique. Sans remonter loin dans la littérature livresque qui fait de cette discipline l’une des bases de la «phonologie » arabe, on peut juste signaler la grande diffusion des versions psalmodiées et déclamées du coran, en intégralité, ou partiellement, exécutées par les grands noms de cet art, égyptiens notamment, grâce à la cassette audio, d’abord, ensuite le CD et le MP3, via internet. Deux grands styles sont offerts à l’oreille. D’abord, le tartil, qui est une lecture articulée mais sans effet vocal, utilisée surtout à des fins didactiques, et dont le lecteur le plus célèbre est l’égyptien Khalil Al Hossari. Ensuite, la large gamme des psalmistes, qui sont les plus prisés pour la beauté de l’art qu’ils élèvent à des hauteurs sublimes. Plusieurs noms ont le statut de vrais célébrités à travers l’ensemble du monde islamique. Si le plus connu et le plus classique est le Cheikh Abdelbassat Abdessamad, surtout parce qu’il a été largement diffusé et qu’il a psalmodié l’intégralité du texte coranique (60 chapitres) ; d’autres noms ont apporté une touche, une note très personnelle tels Seddik El Manchaoui connu pour de remarquables lectures des longues sourates comme «La Génisse», «les prophètes », «Mariam», etc ; ou encore le puissant Antar Mousslim dont quelques enregistrements pirates comprenant quelques-unes des courtes sourates les plus usitées en prière, ont fait le tour du monde musulman, il y a quelques années. Actuellement, les « étoiles » montantes de cet art sacré sont à chercher du côté de la Mecque d’où certaines télévisions satellitaires arabes diffusent en direct les prières autour de la Kaâba, notamment celles du Icha’ et des tarawih, après la rupture du jeûne, lors desquelles on a l’occasion de savourer certaines des voix les plus puissantes et les plus expressives en matière de déclamation du Coran.

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