Chroniques

L’autre jour : Impiété

C’est à une correspondance spéciale de notre confrère arabophone, Al Ahdath Al Maghribia que nous devons une information de première main et très peu banale sur l’arrestation d’un petit fonctionnaire à El Jadida, la quarantaine environ, marié et père de deux enfants, lequel s’est rendu coupable d’un délit qui ne manque pas de laisser dubitatif sur la morale et les valeurs de nos semblables. Jugez-en : c’est au sein de la respectable administration du Waqf et des Affaires religieuses que le fonctionnaire d’El Jadida fut confondu en flagrant délit de vol des fonds destinés à la paie des honoraires des imams et des auxiliaires religieux des établissements de culte dans la province. Sur les détails de l’affaire, il est rapporté que le présumé coupable de ce forfait avait saisi l’occasion du départ à la mosquée de l’ensemble des fonctionnaires de son administration pour effectuer la prière du vendredi, la dernière du mois sacré du Ramadan. Il s’est ensuite introduit par une petite fenêtre dans le bureau du régisseur et a raflé l’argent disposé dans une armoire métallique. Mais, poursuit l’information du journal, le retour hâtif des fonctionnaires a démasqué l’agent indélicat, la main dans le sac. On apprend également que cet événement est venu mettre fin au mystère des disparitions d’argent dans cette administration, à maintes reprises au cours des deux dernières années. D’autant plus que le prévenu a dénoncé deux autres complices, un homme et une femme, qui s’étaient rendus coupables de forfaits similaires ayant provoqué un préjudice à ladite administration équivalent à la coquette somme de 14 millions de centimes. C’est une petite administration avec de petits émoluments, quand même ! Cette affaire ne manque pas de nous interpeller, comme on dit lorsqu’on ne sait pas quoi penser de quelque chose, en tant que citoyens, puisqu’il s’agit d’un manque manifeste d’esprit citoyen chez nos fonctionnaires à El Jadida, lesquels osent s’attaquer aux (maigres) salaires de leurs collègues, sans scrupule. Mais, le plus remarquable en le cas d’espèce, ce sont les circonstances aggravantes du délit, du fait que le forfait, du moins le dernier et le plus médiatisé, soit commis en plein mois de repentance et de miséricorde du Ramadan. Il a aussi été perpétré concomitamment avec la prière du vendredi, la mieux rétribuée parmi les prières musulmanes et la plus vénérée. Et le comble du comble est que les victimes présumées du forfait soient ces imams et ces supplétifs des administrations du culte, gens de pureté, de piété, et de proximité avec Dieu. Alors, que les voleurs soient démasqués et montrés du doigt, il faut y voir, certainement, la main directe et leste du Seigneur qui sait dire : «Assez !» quand ses brebis deviennent trop galeuses.

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