Chroniques

Le couscous de la fraternité à travers le monde

© D.R

Quelques jours après l’attentat de Beyrouth, c’est Paris qui – à son tour – est attaquée par des terroristes, 130 morts, l’onde de choc est immense…Tunis sera hélas elle aussi touchée quelques jours plus tard par la barbarie… Un noyau de Marocains engagés, du Royaume, ont alors ou une idée : organiser partout des «couscous de la fraternité», très vite des Marocains de France, de Belgique et du Monde se joignent au groupe, c’est ainsi que naît le «Collectif» qui va se démener pour donner à l’initiative le plus grand retentissement possible.

L’idée est lancée sur les réseaux sociaux et aussitôt l’adhésion au projet est réelle. Au final, le jour choisi – vendredi 27 Novembre – ce sont huit pays et quelque 40 villes à travers le monde qui organiseront le «couscous de la fraternité».

Des citoyen(ne)s, des familles, des écoles, des entreprises, des sociétés, des clubs sportifs, des restaurants…invitent leurs voisins – de toutes nationalités, de toutes religions, de toutes origines – à partager le plat national, si riche de symboles.

La signification est évidente: le partage, la fraternité contre la barbarie, la volonté de vivre ensemble, et au-delà même la mise en garde contre la tentation du rejet de l’autre, le piège de l’amalgame !

Cette initiative simple, émanant de la société civile et relayée par la population dans sa profondeur, dans sa diversité (nos compatriotes juifs s’y sont joints en cuisinant la «Dafina de la solidarité») est la preuve que l’envie de vivre-ensemble est ancrée en nous, il faut lui donner la possibilité de s’exprimer et d’enrôler pour le bien ceux que d’aucuns essaient d’embrigader pour le mal.

Je voudrais ici reprendre quelques phrases du texte écrit et lu par l’écrivain Driss Jaydane lors du couscous de la fraternité : «Vendredi, si nous sommes ensemble pour partager un couscous de la fraternité, c’est pour se souvenir que ce sont ces gestes simples, ceux du partage, de la convivialité, ces discussions amicales et fraternelles qui constituent, au fond, le seul et vrai moyen de nous souvenir, de dire, de montrer, que nous sommes et ne faisons qu’un.  Cette décision, celle d’être ensemble, oui, cette décision est simple… Simple comme ce qui commande d’être unis, assis, debout, les uns à côté des autres, pour dire que, lorsque les uns sont frappés, dans leur chair, dans leur âme, les autres, quels qu’ils soient, le sont aussi.

Souvenons-nous que ce qui «fait humanité», c’est ce qui, en chacun de nous, permet que nous prenions en compte la Vulnérabilité et la mortalité de l’autre, qui, parce qu’il souffre, nous commande d’être là, pour lui.  C’est le sens de cette rencontre, c’est le sens qu’il faut lui donner, à ce modeste moment, où, partageant ce qui fait la vie, la nourriture, nous pensons à ceux qui ne sont plus là. Ceux-là même qui nous intiment l’ordre de penser à eux, d’honorer leur passage, trop court, dans ce monde, et qui méritaient de vivre.

L’heure, chers amis, n’est plus, n’est pas, à se demander ce qui se serait passé si… A poser des questions abjectes qui viennent, toujours, comme les vols de vautours au-dessus de nos têtes, justifier le meurtre… Non !».
 

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