C’est le premier lundi de la rentrée. Ailleurs, on appelle ça «la reprise». Si reprise il y aura. Je suis un peu bigleux, c’est vrai, mais pour l’instant, de rentrée, je n’en vois point. D’ailleurs, je ne vois pas la sortie, non plus.
Tout ce que je vois, ce sont des gens qui sortent tout en restant en attendant que d’autres rentrent. Justement, c’est là où ce n’est pas très clair.
On nous dit d’attendre, nous, on veut bien, mais jusqu’à quand ? Personne n’a l’air de s’en soucier, sauf peut-être ceux qui ont peur de ne pas revenir. Et comme je les comprends ! J’en ai vu quelques-uns sur des photos dans les journaux, les oreilles prêtées nonchalamment à leur boss et le nez enfoui dans leur smartphone à la recherche d’une bien hypothétique réponse à leur interrogation existentielle.
Y serais-je ou ne serais-je plus ? Désolé, je ne sais pas non plus, et ça ne m’intéresse pas. Je ne suis pas ministre, moi, et je n’ai pas envie de le devenir. Il n’y a pas de sot métier, dit-on, mais il n’y a surtout pas de sûr avenir. Bon courage, mes frères.
A demain