C’est la «grève nationale générale», ça veut dire que le pays tout entier se met sur le «mode pause», alors pourquoi voulez-vous que je sois le seul à bosser ? Je ne suis pas un traître à la nation, et encore moins au prolétariat, la cheville ouvrière de la révolution en marche arrière. Tous les syndicats de tous les partis de toutes les obédiences ont décidé d’être de la partie.
Ça va de la gauche ex-progressiste et anciennement combative, à la droite dite social-démocrate-libérale, en passant par les centristes néo-réalistes et allant jusqu’aux vieux barbus nihilistes, tous se sont donné le mot pour se croiser les bras, se tourner les pouces et ne pas bouger le petit doigt durant une journée entière, juste pour embêter le gouvernement multicolore qui, disent-ils, «n’a rien fait pour notre peuple». Alors comme il n’a non plus rien fait pour moi, moi aussi, je lui rends la pareille. Tant pis pour lui, il n’y aura pas de mot pour rire aujourd’hui. Demain, oui.
A demain