Chroniques

Lettre à nos fortunés…

© D.R

Le Maroc poursuit sa route vers plus de développement, plus de progrès, bien sûr avec ses ratés, ses retards mais aussi et surtout ses indéniables avancées. Notre pays a traversé la zone de turbulences de ce que l’on ne peut plus appeler «Printemps arabe» avec intelligence et patience.

Justice plus juste, lutte contre la corruption, contre l’exclusion, système éducatif à refonder de A à Z, véritable politique de la jeunesse… les chantiers ne manquent pas, mais s’il est un domaine sur lequel doivent porter tous les efforts il s’agit bien de la situation économique et sociale d’une grande partie de nos concitoyens. Répartition équitable des richesses, justice sociale, réduction du gouffre béant qui sépare ceux qui vivent dans l’opulence et ceux qui vivent dans le dénuement… n’est-ce pas là le véritable défi ?

N’est-ce pas là aussi le danger le plus grand qui guette notre «vivre ensemble». La stabilité du Maroc est assurée, le Souverain abat un travail considérable, le peuple est confiant, le président français lors de sa visite d’éEtat a «fait le job» comme on dit, et le président Obama vient de lancer une invitation à forte portée symbolique à notre Souverain… alors ….???

Alors ? Et si l’une de nos principales difficultés venait d’une frange de la bourgeoisie aveugle, sourde, voire hermétique à notre société ? Et s’il était temps que nos «grandes fortunes» se bougent ?!
Et si cela était urgent ?!

En Egypte, en Libye, voire en Tunisie aujourd’hui, que valent donc les fortunes amassées par certains ? Or une partie de nos nantis –comme vivant dans une bulle– ignore ou veut ignorer son environnement le plus immédiat : les difficultés, voire les souffrances d’une partie de nos concitoyens, leur demeurent totalement indifférentes et l’ostentation de leur train de vie est une provocation indécente.

Le moment est cependant venu –comme jamais – d’investir et de créer de l’emploi, mais aussi de s’impliquer dans des actions sociales d’envergure : éducation, formation, lutte contre la violence, les toxicomanies, engagement dans le développement des campagnes par exemple en aidant à la création de coopératives féminines… autant d’exemples d’actions auxquelles ils pourraient contribuer, auxquelles  ils devraient contribuer.

Leur attitude insolente, méprisante, totalement «décalée» est suicidaire, il faut écouter une partie de notre jeunesse –celle qui vit le plus dans l’exclusion- pour se rendre compte du sentiment de rancœur suscitée par les signes extérieurs d’opulence de certains. Pourquoi ces nantis ne s’inspirent-ils pas de ces Marocains fortunés –qui existent Dieu merci–  qui mettent la main à la poche pour financer la lutte contre la pauvreté, mais qui mieux encore y mettent du leur en s’investissant personnellement et concrètement. Pour parler trivialement un langage qu’ils comprendront : ils n’en seront pas moins riches et contribueront à leur propre «sécurité».

Au quotidien je mesure à quel point ce sont les Marocain(e)s de la classe moyenne et les Marocains de l’étranger qui s’investissent le plus dans la réduction des inégalités et les actions sociales… Aurions-nous la bourgeoisie la plus égoïste du monde ?

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