Chroniques

Mieux vaut en rire : 5 prétendants et une caricature

© D.R

Je suis sûr que personne d’entre vous n’a raté mercredi soir sur 2M cette émission unique dans les annales de notre histoire cathodique si chaotique, et qui nous a permis de voir, pour la première fois, et «En direct avec vous», 5 candidats au poste tant convoité de premier secrétaire de notre grand parti de la rose, laquelle rose – soyons un peu méchants – s’est quelque peu fanée, usure de l’âge oblige. Ne vous attendez pas à ce que je critique les initiateurs de ce programme inédit, ni à ce que je blâme ses participants si téméraires, pour la simple raison que je prétends avoir été un des premiers qui avaient soufflé cette idée à ceux qui ne m’entendent pas tout le temps. En effet, il y a quelques jours, j’avais émis, ici même, le souhait de voir un jour sur une de nos chaînes un débat  comme celui qui avait eu lieu en France entre Copé et Fillon pour la Présidence de l’UMP. Je ne vous cache pas que je n’y croyais pas une seconde et j’avais écrit ça, comme ça, histoire d’amuser un peu la gale-rie. Or j’ai constaté mercredi, encore une fois, et comme à chaque fois, que j’avais tout faux. La preuve, ce débat a bien eu lieu, et pas seulement entre 2 candidats, ni 3, ni 4, mais 5 dans l’œil des jaloux et des envieux. Franchement, je n’en revenais pas.  En plus, contrairement à nos amis les Gaulois, les concurrents n’étaient pas l’un face à l’autre, autrement dit, l’un contre l’autre, mais étaient l’un à côté de l’autre, c’est-à-dire, l’un tout contre l’autre. Bon, comme on dit chez nous, «je vais commencer avec vous par la fin» : au lieu d’assister, comme attendu, à un débat contradictoire entre des candidats venus pour convaincre que chacun d’eux est différent des autres, qu’il est le meilleur et que c’est lui seul que les camarades devraient choisir, nous avons été, y compris votre voyeur de serviteur, les pauvres témoins d’une conversation entre potes plus ou moins d’accord entre eux qu’ils ont été, jadis, les opposants les plus combatifs, puis, ensuite, les participatifs les plus actifs, et, enfin, plus tard, les victimes les plus passifs, n’est-ce-pas chers frères oisifs ? D’ailleurs, il y a un truc que je n’ai pas bien pigé ce soir-là : en écoutant les grandes joutes verbales de nos chers tribuns, et en regardant leurs immenses effets de manche, je me suis interrogé, et je m’interroge toujours, s’ils sont venus à la télé pour persuader leurs bases de voter pour eux, ou bien, pour essayer de nous convertir, nous autres les nostalgiques d’une époque révolue, ainsi que tous les autres qui ne sont ni dans ce parti ni dans aucun autre parti, pour essayer de nous convertir, disais-je, à un socialisme auquel je crois que même eux n’y croient plus depuis la disparition de Léon Blum.  En vérité, tout en écrivant ces mots un peu durs, moi l’ex-marxiste-léniniste-maoïste-blagueur reconverti en social-humano-libéral rêveur, je suis conscient que je risque de faire le jeu de tous les adversaires et ennemis politiques de cet ex-parti des «forces populaires» mais ça m’a énervé de les revoir ce soir-là, nous raconter les mêmes récits épiques et nous réciter les mêmes litanies du «parti historique», avec toujours les mêmes regards fuyants des raconteurs d’histoires et avec la même langue de bois des hommes politiques qui vous parlent pour vous anesthésier et pas pour que vous compreniez. Et le plus tordant dans cette émission, c’était cette annonce qui se voulait surprenante du retrait du «jeune candidat».  La ficelle était tellement grosse que personne ne semblait y croire sauf, peut-être le public du plateau. Mais, on le sait, le public, lui, on ne lui dit jamais rien.  Bon continuation les nostalgiques, et bon week-end, les autres.

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