Chroniques

Mieux vaut en rire: Cinéma, cinémots…

© D.R

Si j’aborde le sujet de cet événement hors-normes et hors-classe – les mauvaises langues ajouteraient hors-budget – ce n’est pas pour le critiquer ni, non plus, pour l’encenser. D’autres sauront mieux que moi le faire.

Que grand bien leur fasse ! J’aurais pu d’ailleurs profiter de cette tribune pour casser du sucre glacé sur le dos de ceux qui ont pris la décision de me zapper et de ne pas m’inviter cette année. Il paraît que j’ai été mis, va savoir pourquoi et par qui, sur «la liste noire». J’ai été «black-listé» comme on dit à l’international.

On m’a déjà fait le coup de se venger de moi, mais cela ne m’a jamais empêché de continuer de dire ce que je pense, y compris des vengeurs. Mais comme moi je ne suis pas rancunier et que je ne mange pas de cette brioche-là, je vais dire un mot ou deux sur cet événement, ou peut-être un peu plus, car quand on aime, et même quand on aime, comme moi, bien taquiner, on ne compte pas les mots mais on ne réveille pas les maux. Le FIFM – entre nous, ce n’est pas très joli comme abréviation – est d’abord une grande fête du cinéma et une fête, paradoxalement, nationale.

D’abord, ne serait-ce que parce que ça se passe chez nous, et pas ailleurs. C’est trop facile, me rétorqueraient certains mais je leur répliquerais aussitôt que jusqu’à preuve du contraire, ce festival se passe à Marrakech qui est sûrement la ville la plus marocaine, au moins du point de vue… international. Et justement, tout en se passant à Marrakech et, donc, au Maroc, l’impact de ce festival vient bien au-delà et c’est tant mieux. D’aucuns diront que cet impact est faible, ou en tout cas bien inférieur à celui de Cannes, de Berlin ou de Venise…

Mais bien sûr qu’ils auront raison. Ces festivals et bien d’autres existent depuis la nuit des temps, alors que le FIFM – ce n’est pas joli, yak ?– n’a que 14 ans d’âge. C’est sûrement très bien pour faire un bon bourbon, mais vraiment pas assez pour faire un bon festival. Il y a également les fameux défenseurs des «deniers publics» qui, eux, n’arrêtent pas de crier au gaspillage et à… la comparaison. «Il y a des chômeurs sans boulot, des veuves sans ressources, des orphelins sans parents, des quartiers sans électricité, etc., et on dépense autant d’argent pour un festival».

Je l’ai toujours dit et je vais encore le redire : ceux qui disent et répètent à longueur d’année ce type d’inepties ne se soucient pas du tout du malheur des masses ou de leur bien-être, mais ils ont juste une horreur mal dissimulée de tout ce qui est art et culture. Le fric invoqué n’est qu’un prétexte. Oui, c’est vrai, on dépense beaucoup d’argent pour ce festival, et alors ?

D’abord, ce n’est pas leur fric et ce n’est pas que le fric de l’État. Et puis même… C’est à l’État d’investir en premier dans la culture et dans les arts pour donner l’exemple au privé et pour lui donner envie de le faire également. Je sais que je ne vais pas convaincre ces gens-là et je ne cherche même pas à le faire, mais je dirais juste aux autres, c’est-à-dire à tous ceux et à toutes celles qui ont à cœur le bonheur de ce pays et de son peuple qu’il faut se focaliser sur l’essentiel et ne pas continuer de regarder son doigt. Vous savez, contrairement à ce qu’on vous raconte ça et là, durant ce festival, il n’y a pas que les mondanités, les stars, les strasses, les paillettes et les soirées habillées et bien arrosées, il y a aussi et surtout, une superbe programmation.

Personnellement, je me régale car, tous les ans, je vois des super films que peut-être je n’aurais jamais eu l’occasion de voir ailleurs et j’espère que ça sera encore le cas cette année. Ah oui, je ne vous pas l’ai pas encore dit : Je vais bien être à Marrakech ce soir et je serai bien sur le tapis rouge. Na ! Parce que, comme on dit si bien chez nous : «li ma 3andou sidou…». Traduira qui voudra.

En attendant, je voudrais souhaiter à tous les festivaliers et à toutes les festivalières un très bon festival et une très bonne fête du cinéma. Quant aux autres…
Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : quand gouvernement, patronat et syndicats prennent un thé ensemble, qui selon vous, va trinquer ?

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