Chroniques

Mieux vaut en rire: Savez-vous planter des poux…

© D.R

Mais, excusez-moi, je suis un peu perturbé par cette campagne touts-azimuts contre le virus Ebola. Depuis quelques jours, partout dans le monde, on ne parle plus que de ça. Dès que tu allumes une radio ou une télé, ou tu prends un canard ou que tu te connectes sur un site d’infos, tu as un risque sur deux de tomber sur ce sujet. Même Barack Obama, qui avait d’autres Daech à fouetter, s’est mis lui aussi de la partie.

Oui, je peux comprendre que cette épidémie soit grave, dangereuse, contagieuse et tout ce qu’on veut, mais, comme disait l’autre, on en avait vu d’autres.  De plus, ce type de phénomènes ne date pas d’hier. Des épidémies, des pandémies, des endémies, on en a vécu et pas des plus jolies. Ça va de la grippe espagnole, il y a déjà près d’un siècle, jusqu’à la toute actuelle Ebola, en passant  par les pas très sympathiques grippes aviaire et asiatique, le vigoureux sida, et bien d’autres méchantes maladies, sans parler du vieux choléra et de la sénile peste qui passeraient aujourd’hui pour des petits rhumes de foin, bref, même avec tout ça, vous le voyez, on n’en est pas tous morts.

Alors pourquoi dramatiser autant ? Faut-il ajouter que depuis le temps, la médecine a fait des pas de géant et qu’on arrive aujourd’hui à guérir le cancer, l’hépatite C et même, tiens !, le sida qui faisait peur à tout le monde et surtout aux coquins et aux libertins. Il y a juste une maladie qui risque un jour de devenir la pire épidémie de tous les temps, à laquelle on n’est pas encore arrivés à trouver un remède, c’est l’affreuse et sûrement l’incurable bêtise. Ah, celle-là, quand elle commencera vraiment à sévir, les carottes seront définitivement cuites. Pour l’instant, elle est là, avec nous, en nous, nous vivons avec, mais elle est, comment dire, encore dormante, mais attention à son réveil !

D’ailleurs, justement, à l’occasion de ce débat sur Ebola qui se veut « académique  et scientifique », y compris chez nous, j’ai bien peur que la bêtise en profite pour mettre sa main dessus et ne plus lâcher prise. Qu’est-ce que j’ai lu et entendu ces derniers jours comme sottises sur Ebola! Comme je ne suis pas tout à fait un  imbécile, je crois avoir pigé que c’est un truc plutôt méchant et dont il faut se méfier comme de la défunte peste, mais, bon, arrêtons d’en faire une bombe nucléaire. Moi ce qui me gêne, qui me dérange, qui m’horripile, qui me révolte le plus et qui me met hors de moi, c’est cet inacceptable amalgame qu’on fait systématiquement  entre le très vilain virus et nos amis et voisins africains… noirs.

Vous allez me rétorquer, je le sais, que c’est de chez eux que viendrait le mal, mais bon sang, qu’on essaye de garder la mesure et la nuance et, au moins, respecter la dignité de ces gens-là qui ne sont pas plus bêtes ni plus sales ni plus répugnants que vous et moi.  D’accord, pour des raisons dont ils ne sont pas, en tant que peuples, responsables, notamment leurs infrastructures sanitaires qui sont la plupart du temps dans un état lamentable, mais ce n’est pas une raison d’en faire des pestiférés. Attention ! Je le répète souvent : la roue tourne. Regardez, même nos amis yankees sont touchés. Alors imaginez avec moi si, à Dieu ne plaise, que l’épidémie se propage chez eux, ou même chez nos amis européens, alors que ferions-nous ? On va commencer à interdire à tout ce beau monde l’accès à notre territoire ?

En tout cas, moi, s’il y a une chose que je n’accepte pas et que je n’accepterai jamais, c’est qu’on jette nos angoisses et nos psychoses sur des personnes qui n’ont qu’un seul tort : être nés pas «blancs» et dans un continent «maudit». Vous savez, les peuples, y compris le nôtre, se croient toujours meilleurs que les autres, et forts de cette stupide croyance, ils peuvent très vite déraper. Alors, de grâce, soyons plus raisonnables et plus grands, sinon, je vous le rappelle, la bêtise peut vite faire des ravages.

En attendant, je souhaite à tous les ennemis et à toutes les ennemies du racisme rampant un très bon week-end. Quant aux autres…
Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : pourquoi certains fans qui crient tout le temps de joie devant leur idole, se taisent d’un coup dès qu’il quitte la scène ?
 

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