Chroniques

Mieux vaut en rire : Tu sais à qui tu parles ?

© D.R

Je suis sûr que vous me trouvez parfois versatile, et vous avez bien raison. En effet, il m’arrive souvent d’exprimer un point de vue ou de défendre une position, alors que la veille, je soutenais exactement le contraire. Oui, je le reconnais, je change de temps en temps d’avis, mais contrairement à bien d’autres, je ne change jamais de camp. Certains de mes potes me disent d’ailleurs que j’aurais dû le faire depuis longtemps, et, selon eux, j’aurais eu tout à gagner. Justement, à ce propos, je suis d’accord avec eux, mais mon problème, c’est que c’est «l’autre camp» qui n’a jamais voulu de moi. Cela dit, au risque vous paraître quelque peu extrémiste, je ne vois plus beaucoup de différence entre les camps, juste quelques nuances et, encore, il faut qu’il fasse très beau pour les distinguer clairement. En tout cas, moi je suis comme ça, et je ne suis pas près de changer. Ma femme me dit que c’est à cause de mon signe zodiacal. Oui, je suis Gémeaux, dernier décan. Et mon signe, contrairement à moi, est clair et précis. Tenez ! Je vais vous citer un petit passage du rapport de ma dernière analyse astrologique: «…vous pouvez également être d’un esprit superficiel, dispersé ou subjectif. Changeant souvent d’attitude ou d’avis, vous manquez en général de persévérance, de foi ou d’unité vers le but. En fait, vous êtes double et vous avez du mal à vous situer. Adaptable à toutes les situations, même – et surtout ! – les plus cocasses, vous savez porter le masque qui convient sur le moment ; et comme vous avez beaucoup de masques…». Qu’est-ce que je vous disais ?… Maintenant, permettez-moi de vous citer une toute dernière phrase de ce rapport magnifique, juste pour mon plaisir : «… ce que les autres apprécient en vous, c’est votre sens de l’humour, votre aisance dans la communication, votre côté «éternel adolescent» et votre naturelle insouciance». Insouciance ! Le mot est lâché. En vérité, je suis un insouciant éternellemenent soucieux. Je me soucie de tout et de rien, et surtout de rien. Quand personne ne semble donner d’importance à un évenement quelconque, c’est à ce moment-là que je décide de faire mon numéro : monter l’événement en épingle juste pour pouvoir piquer les autres. Je vais vous donner deux exemples qui sont un peu de la même famille et qui illustrent très bien tout ce que je vous ai raconté jusque-là sur moi. Il y a quelques jours, un honorable député s’est fait sérieusement bousculer pour ne pas dire tabasser par les forces de l’ordre et ce, à queques mètres de son lieu de travail, le Parlement, alors qu’il leur avait très explicitement décliné sa prestigieuse identité. Son délit ? Avoir pris la défense de manifestants pas contents et tabassés eux-mêmes. Pour moi ça, c’est un fait historique à marquer au vert rouge. 2ème exemple:  un honorable parlementaire, un autre évidemment, a été surpris en flagrant délit de corruption passive, mais néanmoins sonnante et trébuchante. C’était, c’est vrai, un coup monté, mais apparemment, personne ne l’avait forcé à encaisser. Et c’est pour ça qu’il a été coffré. Voilà deux cas plus ou moins distincts, mais avec une morale bien commune : quel que soit ton camp ou ton rang, un jour ou l’autre, tu finis par passer à la caisse. Alors, franchement, comment voulez-vous, avec tout ça, que je me fasse une vraie opinion et surtout que j’arrive à m’y tenir. En attendant, je vais continuer de passer gaiement d’un avis à l’autre, avec l’espoir qu’un jour les hautes sphères pensent enfin au pauvre pécheur que je suis et me ferment le clapet avec un bon bonbon bien tendre. En tout cas, ils sauront toujours où me trouver. D’ici là, je les préviens, je ne changerai pas de chemin.
Dernier message à qui veut l’entendre: «Celui qui va toujours tout droit finit par rentrer dans le mur». Bon week-end.

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