Certains veulent voir dans la période que nous traversons une série de dérapages… et s’ils se trompaient ?
S’il fallait au contraire y voir les signes positifs d’une mue en profondeur ?
Les animaux lorsqu’ils muent vivent toujours ce moment comme plus ou moins douloureux, plus ou moins long dans la durée, et si notre société était dans ce cas ?
Or une mue est le signe avant-coureur d’une «rénovation», d’une embellie, c’est ce qui – selon moi – est en train de se passer pour notre Nation : changer tout en restant soi-même…
Je m’explique :
Sous les coups de boutoir de la mondialisation, des nouvelles technologies, les lignes bougent… ne pensons pas que nous sommes en train de «subir» quelque chose qui nous serait «étranger», non, au contraire notre société est en train de changer, d’évoluer sous la pression de notre propre jeunesse et de ceux qui veulent accompagner le sens de l’Histoire. Il est courant d’entendre dire que nous perdons nos valeurs, que notre jeunesse n’a plus de repères, que nous avons abandonné ce qui faisait notre spécificité… sombre tableau… Prenons les choses différemment : je tire de mon expérience sur le terrain, de ma proximité avec les acteurs locaux que sont les jeunes, un tout autre enseignement, en effet je suis intimement persuadé qu’il ne s’agit pas de pertes mais bel et bien de transformations.
Nous sommes -nous et les générations qui nous ont précédés- les héritiers d’un système de vie façonné par ce que l’on peut appeler «la morale» : valeurs venues de notre patrimoine culturel et cultuel bien sûr mais aussi d’un carcan de tabous, de faux-semblants, de «hachouma castratrice».
C’est ce carcan qui est en train d’éclater !
Ne nous y trompons pas, sans doute certains conservateurs -dans le sens péjoratif du terme- voudront-ils y voir la main de l’Occident, il n’en est rien, il s’agit de l’implantation dans nos consciences de valeurs universelles mâtinées de valeurs, spécifiques à notre propre société, en évolution !
Il ne s’agit pas de faire table rase du passé, nous ne sommes pas les enfants du néant et nous pouvons légitimement revendiquer un riche patrimoine, il s’agit de faire évoluer notre société, de lui permettre de se perpétuer et d’être l’écrin où les générations actuelles et futures trouveront leurs repères, sans pour autant faire de nos anciens des étrangers à leur propre pays.
Délicat équilibre à trouver, à créer, mais qui est bel et bien en train d’émerger.
Libertés individuelles, nouveau rapport à son propre corps, au couple, liberté d’expression, épanouissement personnel…intéressons-nous à ce qui est dit sur les réseaux sociaux par les nôtres, à ce qui se crie dans les tribunes des terrains de foot, à ce qui se chante, ô certes les excès, les dérapages, les débordements y pullulent, mais n’est-ce pas la loi du genre – n’est ce pas une étape obligée en période de mutation ?
Attachons-nous à faire que ces valeurs en évolution soient compatibles avec le vivre-ensemble, avec la notion d’ordre public, mieux : qu’elles en incarnent le renouveau !
Il nous faut aujourd’hui croiser l’épanouissement personnel et le collectif, en nous basant sur la confiance. Je m’explique : nos marqueurs sociétaux changent, accompagnons intelligemment cette mue pour le bien commun, pour l’intérêt collectif…
Se dévêtir d’une carapace devenue trop étroite pour endosser une nouvelle peau alliant valeurs traditionnelles et valeurs universelles, épanouissement personnel et vivre-ensemble, amour et empathie, questionnement légitime et confiance, diversité et ressemblances…
Accompagnons la force de la vie, le sens de l’avenir, se braquer ne fera que nous ralentir, or dans le monde actuel -dont sur bien des plans, nous sommes un phare- c’est d’appuyer sur l’accélérateur que nous avons besoin !
