Chroniques

Notre génération a une dette envers la vôtre !

© D.R

Cette phrase a été prononcée devant les 300 jeunes présents lors du dernier Café Politis par Moulay Hafid Elalamy et cette lucidité et cette franchise ont fait mouche ! Le président de Saham Groupe a d’ailleurs enfoncé le clou en expliquant que si sa propre génération devait beaucoup à celle qui l’avait précédée, la jeunesse actuelle était, par contre, abandonnée par ceux qui avaient réussi mais qui avaient négligé de transmettre espoir, valeurs et enseignements…
Le constat est dur mais ô combien fondé !
Où sont les interlocuteurs ?
Même sur les réseaux sociaux la communication se fait «entre jeunes» tant les adultes sont «déconnectés» : or un vingtenaire – même s’il lui faut se frotter à la vie par ses propres moyens- a forcément à apprendre de ceux qui l’ont précédé, ne serait-ce qu’en termes d’expérience !
Quels sont les décideurs, quels sont les leaders d’opinion, quels sont les politiques, les élus… présents sur le Web, quels sont ceux qui échangent avec les jeunes ?
Quant au terrain le même constat impitoyable s’impose! La jeunesse des quartiers populaires est livrée à elle-même et ne peut se forger sa personnalité que dans les pires conditions : absence de transmission du savoir, aucun «tutorat», pas d’accompagnement social, mémoire en panne, éducation sexuelle inexistante… et la jeunesse que l’on baptise «dorée» est tout aussi seule et livrée à  ce semblant de bonheur que procure l’argent facile : le « paraître…» Alors bien sûr on me dira que je généralise, que je caricature, mais montrer que notre jeunesse court un «danger» est un devoir.
Les adultes responsables qui jouent l’interface et se positionnent en interlocuteurs sont ultra-minoritaires, alors qu’ils devraient constituer l’immense majorité. Est-ce pour autant que «tout est foutu», Dieu merci non, car c’est la jeunesse elle-même qui a relevé le défi se son auto-éducation, c’est d’elle qu’émergent les «garde-fous», c’est elle qui tente de créer les conditions de sa propre réussite…Mais comment une Nation peut-elle parier sur son avenir si elle ne met pas la main à la pâte, si elle ne crée pas l’environnement favorable, si elle ne donne pas les moyens financiers et humains indispensables à la réussite de sa jeunesse. Je ne me lasserai jamais de reprendre la phrase du président Mitterrand qui disait que «si la jeunesse n’a pas toujours raison, un Etat qui ignore sa jeunesse a toujours tort!» Au Maroc aujourd’hui la jeunesse peut compter sur son Souverain, sur les personnalités qui d’elles-mêmes ont compris l’enjeu et se sont mises à sa disposition (chefs d’entreprises, militants associatifs, auteurs, sportifs, artistes… si peu nombreux) et elle peut compter sur elle-même et ceux qui en son sein ont relevé le défi… Le compte n’y est pas, ce sont tous ceux qui détiennent un «levier» qui doivent se mobiliser (les penseurs, les leaders d’opinion, les détenteurs de capitaux, les patrons, et bien sûr les politiques).
Prenons garde, en nous mettant «aux abonnés absents» face à nos jeunes, ils ne nous le pardonneront pas et sauront nous dire «où étiez-vous?» lorsqu’à notre tour nous nous tournerons vers eux pour chercher la relève.

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