Chroniques

On ira tous au paradis…

© D.R

Lorsqu’on a vécu ou juste assisté à des événements violents ou tragiques, penser que tout cela va passer et qu’on va vite oublier, relève d’une grande naïveté. On a longtemps pensé que l’homme, et bien sûr la femme, sont constitués de telle manière à pouvoir recevoir des coups durs, les subir, en souffrir et ensuite les oublier.  Et puis, chacun ou chacune d’entre nous se rend compte un jour que, comme disait le poète, «on n’oublie rien de rien, on s’habitue, c’est tout». C’est-à-dire que la vie nous apprend à vivre avec.

Mais tout cela ne doit nous faire oublier la question à mon sens essentielle à savoir : «et la vie humaine dans tout  ça ?». Autrement dit à quoi sert de vivre si on doit un jour ou l‘autre mourir ? Vous allez me dire qu’en disant cela je n’ai pas inventé le fil à couper le beurre ni la pierre à casser la noix de coco et que cette question existentielle et donc philosophique existe depuis que l’homme et la femme existent sur cette terre ou peut-être même ailleurs que la terre parce qu’après tout, que sait-on de ce qui existe vraiment ? En vérité, tout cela n’est pas tout à fait ce qui m’intéresse en ce moment.

Ce qui me préoccupe terriblement au point de me donner parfois des insomnies, c’est d’une part la profonde ignorance que je constate chez nombre de mes compatriotes que je côtoie d’une manière ou d’une autre, et d’autre part l’immense cynisme des hommes et des femmes politiques non seulement chez nous mais partout ailleurs. Je commence par l’ignorance. Paradoxalement tout le monde prétend tout savoir sur tout et surtout sur la religion. Et chacun de ce même tout le monde vous affirme à chaque fois une croyance différente. Et puis, qu’est-ce qu’ils se répètent !  Pardon : qu’est ce qu’ils récitent ! A chaque fois que j’essaye de discuter avec ces «tous-qui-savent-tout», il m’est impossible que je puisse leur poser une question ou bien que je puisse la finir. Ils ont toujours la réponse à toutes les questions, même celles que vous ne pensiez même leur poser pensant que ça va les dépasser.

Par contre, ils vous interdisent de les interroger sur ce qui, selon eux, est du domaine du sacré, donc ce qui doit être admis, jamais expliqué et jamais remis en cause. Parfois, vous avez quelques-uns qui vont vous répondre sans répondre tout en vous répondant. Je leur pose par exemple la question pour savoir qui, d’après eux, va aller au paradis. 

Alors, je ne vous dis pas : tout y passe. «Oui, ce sont les musulmans qui vont y aller, mais pas tous, rien que ceux qui ont vraiment suivi les vrais préceptes du vrai Islam». D’accord, mais alors qu’en est-il de la Miséricorde ? Là, ils se perdent un peu avec des «euh…ça dépend… c’est le prophète qui va choisir… Enfin, Dieu…». Bref, si vous voulez savoir si vous allez pouvoir y aller même si vous n’avez pas été de bons pratiquants ou de bonnes pratiquantes, vous allez devoir attendre encore un peu. Maintenant, si jamais vous les interrogez sur ceux qui  ne sont pas musulmans, tous «les autres» quoi, là, vous allez être perdus… 

Entre ceux qui vont être clairs et nets : «c’est l’enfer garanti pour tous» et ceux qui vont affirmer que certains parmi «les gens du livre» pourront entrer  au paradis «mais à condition d’avoir fait du bien dans ce bas-monde», vous ne saurez pas à quel diable vous vouer. Entre nous, j’ai l’impression que personne ne sait vraiment, en tout cas parmi ceux à qui j’ai personnellement posé ce type de questions un peu saugrenues. Peut-être qu’un jour je vais tomber sur les bons «savants» et que je pourrais enfin être éclairé.

J’en arrive maintenant aux politiques et leur cynisme viscéral. Ils pleurent d’un œil mais ils continuent de lorgner de l’autre vers tout ce qui va pouvoir assurer leur maintien au pouvoir  quel qu’en soit le prix à payer… par les autres et qui parfois peut atteindre des dizaines, des centaines, voire des millions de morts. Oui, c’est terrible ! Et dire que ceux-là aussi aspirent à aller au paradis.  Décidément…

Je n’ai pas trouvé mieux pour finir cette chronique un peu trop sérieuse et trop scabreuse à mon goût, que ces belles paroles chantées un jour par l’étonnant Michel Polnareff : «Ne crois pas ce que les gens disent – C’est ton cœur qui est la seule église  – Laisse un peu de vague à  ton âme – N’aie pas peur de la couleur des flammes… – On ira tous au paradis… même moi…»
En attendant que tout cela s’éclaircisse un peu plus, je souhaite à tous les humanistes du monde, qu’ils soient hommes ou femmes, musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, animistes ou rien du tout, une longue vie pleine de tout ce qu’ils ou qu’elles veulent et, bien entendu, un très bon week-end. Quant aux autres…

Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler quand même un peu: Pourquoi il y a souvent beaucoup de monde qui fait la queue pour avoir le visa pour la France et si peu devant son consulat pour exprimer leur soutien ?

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