Chroniques

Ouvrir les mosquées !

© D.R

Sur les réseaux sociaux les appels à porter assistance aux «Sans-abris» se multiplient : enfants des rues, SDF, jeunes en déshérence…ils sont nombreux à passer leurs nuits –et leurs vies- dehors. Or l’hiver étant là, leur situation accapare plus les esprits qu’à l’accoutumée, pourtant si ceux qui dénoncent sont nombreux, il est beaucoup plus rare de trouver des propositions concrètes et encore plus des actions de terrain : ce fameux «syndrome nihiliste» qui frappe certains et qui consiste à dénoncer, à revendiquer, à protester  mais jamais à proposer ni surtout s’impliquer et mettre la main à la pâte !
C’est pourquoi il faut absolument encourager et aider ceux qui ont le courage d’agir, non seulement sur la Toile mais aussi dans la vraie vie. Ainsi l’un de nos blogueurs influents vient de faire une proposition incitant à ouvrir les mosquées pour offrir un abri – provisoire –  à nos compatriotes livrés à la rue. Reda El Ourouba, c’est de lui qu’il s’agit, avait déjà réussi à mobiliser plus de 3.000 personnes sur la Place Jamaâ El Fna pour l’opération «Jus d’orange» à Marrakech après l’attentat de l’Argana. Les «Réseaux du Cœur», jeune association qui œuvre pour les SDF de Casablanca, est au diapason de cette idée et lance un appel au ministre des Habous pour que les mosquées, le temps d’un hiver,  soient un  «refuge» la nuit, en veillant, bien entendu, à respecter ce lieu de prières.
Curieusement certains, au nom de la religion, protestent sur les mêmes réseaux sociaux contre cette idée, arguant de la sacralité des mosquées, étonnant car l’Islam nous enseigne la valeur de la vie ! Or qu’y a-t-il de plus sacré que de sauver des vies ?
Une jeune militante associative, Khawla Ayay, émue par une vidéo (par ailleurs contestée) donnant la parole à des «enfants des rues» lance, quant à elle –via le Web- un groupe de travail visant à réfléchir à la construction d’un Centre d’accueil – différent de ceux existants bien trop inhospitaliers – qui permettrait à ces enfants de trouver un repas, d’accéder à l’hygiène indispensable et d’être suivis, écoutés par des éducateurs de rue sans la contrainte de l’enfermement. L’idée a séduit de jeunes «décideurs» tel Leyth Zniber, qui ont décidé d’apporter leur soutien et leur aide à ce groupe.
On le voit, face aux formes galopantes d’exclusion, certains ont le mérite de donner un élan nouveau, une forme neuve, une pratique rénovée à notre sens ancestral de la solidarité, le fait qu’ils soient jeunes est réconfortant car il montre que notre société si elle fabrique de l’exclusion, fabrique cependant des anti-corps, notre population donne naissance à de nouveaux militants…
Bien sûr l’accomplissement et l’aboutissement de leurs actions passent inévitablement par l’implication des collectivités locales, des élus, mais ces jeunes sont les moteurs.
Ouvrir les mosquées pour sauver des vies, inventer de nouvelles structures, réfléchir à porter assistance mais pour déboucher sur la responsabilisation, sensibiliser, éduquer : c’est ne pas rester passifs, indifférents ou protestataires, c’est être Marocains et fiers de l’être face à ceux qui le renient et le proclament actuellement sur le Web !

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