Chroniques

Périscope : Échecs répétés

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Un homme se présentant comme le président déchu, Saddam Hussein, a appelé les Irakiens à frapper les occupants de toutes nationalités en Irak et surtout nié tout lien avec l’attentat meurtrier de Najaf, le jour même où le premier gouvernement de l’après-Saddam était annoncé. Il a démenti tout lien avec l’attentat devant la mosquée de l’Imam Ali à Najaf, qui a coûté la vie à l’ayatollah Mohamed Baqer al-Hakim. L’assassinat de l’un des hommes les plus influents de la communauté chiite, et soutien indéfectible à l’Administration Bush qui l’avait sorti d’un long exil en Iran, où il a fui Saddam Hussein,illustre l’échec répété que rencontrent les Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. Le bilan reste en effet mitigé et devient progressivement catastrophique au vu de l’évolution de la situation dans tout le Proche-Orient, où la tâche se révèle plus rude que prévue. L’Irak, où la situation est chaotique, est le meilleur exemple de ce fiasco. En Palestine, la « feuille de route « est plus que jamais fragilisée et l’engrenage de la violence israélienne – contre violence palestinienne risque de s’aggraver encore plus. Au Proche-Orient, les Américains sont désormais sur la défensive, ce qui leur fait faire de nombreuses bourdes. Le Pentagone est critiqué par le Congrès pour sa gestion catastrophique de l’occupation de l’Irak, alors que l’opinion américaine s’interroge sur les options de son exécutif et commence à prendre ses distances et à se détourner de George W. Bush. Depuis plusieurs mois, aucune victoire décisive n’a été remportée par l’armée américaine malgré ses énormes moyens. L’insécurité persiste, les violences sont sporadiques et les émeutes se multiplient à cause de l’exaspération d’une population confrontée à de multiples blocages et à l’insatisfaction persistante de ses besoins les plus élémentaires. Des infrastructures et une économie en ruine, héritées du régime déchu, sont toujours en mauvais état, les Américains n’ayant rien fait pour y remédier. La longue souffrance du peuple irakien, due à trois guerres, un embargo étouffant et une dictature sanguinaire, n’est pas prête de disparaître. Aujourd’hui, sa seule préoccupation est sa survie physique, au point de regretter le régime déchu, qui, lui au moins, assurait l’essentiel. Le retour à la normale ne semble pas pour demain, car le vide créé par la chute du régime de Saddam Hussein est toujours là.

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