Chroniques

Périscope : Guerre civile en Irak

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La Hawza, la plus haute autorité chiite en Irak, a lancé une mise en garde aux Sunnites après l’arrestation de deux Wahhabites, soupçonnés d’avoir trempé dans l’assassinat de l’ayatollah Mohamed Baqer Al-Hakim. La Hawza prie Dieu pour que « la raison de cet assassinat ne soit pas confessionnelle, autrement cette agression odieuse aura des conséquences néfastes ». La Hawza fait directement référence aux Sunnites salafistes d’al-Qaïda, adeptes d’une doctrine musulmane rigoriste qui entend restaurer l’Islam dans sa pureté première. Une doctrine qui s’est développée en Arabie saoudite et qui l’a ensuite propagée grâce à sa puissance financière. À l’opposé des chiites, les Wahhabites refusent toute forme d’intercession entre l’homme et son Créateur. Depuis l’attentat sanglant de Nadjaf, l’Irak vit dans la hantise de nouvelles opérations kamikazes. La police recherche trois voitures piégées qui seraient entrées à Bagdad où règne une terrible psychose. Calmes pendant des mois, les Chiites ont fini par se retourner contre les Américains dont ils critiquent maintenant l’occupation. Ils assurent être déterminés à prendre leur destin en main et à ne plus attendre que la coalition rétablisse l’ordre en Irak : « les Américains ne peuvent pas nous donner la sécurité. Ce sont les Irakiens qui doivent le faire », déclare le clergé chiite. Ces prises de position viennent interrompre la trêve que Hakim avait imposée à ses partisans qui se comptent par centaines de milliers, en recommandant une pleine coopération avec les Etats-Unis en vue d’instaurer la démocratie en Irak. Avec sa mort,, cette trêve tacite semble avoir volé en éclats. L’ambiance est explosive. La mort tragique du leader chiite pourrait marquer un tournant dans les relations chiites-sunnites, avec les risques de conflits intercommunautaires que cela sous-entend. C’est pourquoi, le général américain en retraire, Antony Zinni met en garde contre «la possibilité d’une guerre civile et religieuse », dans ce pays et estimée « nécessaire une participation militaire musulmane aux côtés de l’armée de la coalition américano-britannique ». Cette mise en garde, confirme que Washington et Londres ne contrôlent plus la situation, alors que l’ambiance en Irak se durcit, que le nombre de soldats tombés depuis la fin officielle de la guerre dépasse les pertes de l’invasion et que le mouvement anti-guerre prend de l’ampleur, au sein même de la société américaine.

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