Chroniques

Périscope : LES ETATS-UNIS ET L’AFRIQUE

© D.R

Le Président américain a confirmé qu’il était ouvert au déploiement de forces américaines pour un rôle limité de stabilisation au Liberia, tout en insistant sur le fait que le départ de Charles Taylor était une condition sine qua none à ce déploiement. Même si les Etats-Unis entretiennent des relations historiques privilégiées avec le Liberia, pays fondé au XIX e siècle par d’anciens esclaves noirs américains, les motivations de George Bush se situent ailleurs. Le président américain a répété qu’il ne laisserait pas des terroristes s’installer en Afrique ou menacer les Africains ni qu’ils utilisent le continent noir comme une base pour déstabiliser le monde. Les Etats-Unis n’étireront pas outre mesure, par un développement majeur au Liberia les troupes américaines déjà activement engagées ailleurs (Irak, Afghanistan, ex-Yougoslavie). Le scepticisme sur les intentions de George W.Bush reflétait la teneur des réactions enregistrées appelant à lire au-delà des «effets de manche» du président américain. Les manifestations antiaméricaines enregistrées tout au long du périple africain de Bush témoignent du manque d’enthousiasme et des doutes sur ses intentions réelles. Pacifistes, communistes, musulmans, hippies, les marches organisées dans les régions visitées, bien qu’hétéroclites, avaient en commun de rappeler que l’Afrique était opposée à la politique étrangère américaine. On soupçonne aussi Bush de vouloir déloger la France de sa chasse gardée traditionnelle. Paris risque en effet de se faire distancer par Washington qui, du même coup, diversifie ses sources d’approvisionnement particulièrement en ce qui concerne le pétrole. L’importance du Nigeria, pays visité par Bush, cinquième fournisseur des Etats-Unis donne un certain poids à cette affirmation. Alors que le Président américain décrivait l’Afrique, lors de la campagne présidentielle de 2000, comme une zone extérieure aux intérêts sécuritaires des Etats-Unis, il a insisté durant son périple sur l’importance stratégique du continent face aux menaces d’Al Qaïda et à l’instabilité du Moyen-Orient fournisseur de pétrole. Ce qui pousse l’Administration américaine à chercher à élargir leurs prospections et exploitations. L’exemple du Nigeria montre, on ne peut mieux, l’intérêt croissant de Washington pour les hydrocarbures.

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