Chroniques

Périscope : Spirale

© D.R

Akila Hachemi ne prendra pas part à l’Assemblée générale annuelle de l’Onu qui entame ses travaux aujourd’hui à New York. Grièvement blessée dans l’embuscade qui lui a été tendue, Akila Hachemi est membre chiite du Conseil intérimaire du gouvernement mis en place par les Américains. Un exécutif provisoire considéré, à juste titre, comme une trahison à l’Irak et à son peuple par les mouvements de résistance. Non seulement cette instance n’a jamais été démocratiquement élue, mais, pire, le Conseil en question a été imposé par des forces colonialistes. D’où l’illégitimité qu’il a endossée auprès de la population, toutes castes confondues, depuis sa désignation. L’histoire l’a prouvé à travers les siècles. Quiconque opère selon les ambitions de l’occupant est de facto son allié. Akila Hachemi est accusée d’avoir manqué à son devoir d’Irakienne, ayant accepté de coucher avec l’ennemi et s’est aussitôt retrouvée dans la ligne de mire de la résistance irakienne, tout comme ses camarades du Conseil intérimaire qui ne peuvent plus effectuer un pas sans une armada de gardes du corps collés aux trousses. L’attentat qui a visé Akila Hachemi fait partie d’une série d’autres actions entreprises contre la situation qui prévaut en Irak. Le siège des Nations Unies a été, pour la seconde fois, la cible d’un attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie à un garde irakien et au kamikaze. Une action qui intervient un mois après que l’hôtel Canal a été secoué par un attentat au camion piégé, faisant 22 morts dont 15 membres de l’Onu, parmi lesquels figurait Sergio Vieira de Mello, représentant spécial de l’Onu. Si la résistance irakienne considère que Akila Hachemi a manqué à son devoir de citoyenne irakienne, il n’en demeure pas moins que la même résistance considère que l’Onu a également manqué au sien. L’Onu n’a pas joué le rôle qui lui incombait, celui de barrer la route à l’invasion américaine et empêcher les effusions de sang qui ont principalement affecté la population civile. Sans parler du chaos qui s’est installé suite à la chute de Bagdad et les bavures qui allaient suivre éperdument, enfonçant l’Irak dans une ère qui n’a rien à envier à l’époque de Saddam. Les attaques contre des institutions comme l’Onu ou le conseil pro-américain font partie d’un ensemble de manoeuvres. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie visant à éviter toute normalisation et à garder un statu quo qui finira par s’avérer fatal pour les forces occupantes. Celles-ci seront livrées à leur sort et seront inlassablement assaillies par une résistance qui aura indéniablement le dernier mot. L’enlisement s’accentue de jour en jour et le bourbier irakien semble se dessiner de plus en plus.

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