Chroniques

Périscope : Une trêve en porcelaine

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Le Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas fait l’impossible pour préserver la trêve observée par l’ensemble des mouvements palestiniens. Pour cela, il use de la force et de la persuasion, aidé par les Etats-Unis. Pour ces derniers, empêtrés dans le bourbier irakien, il était important de réussir à baisser la tension en Palestine. Les Israéliens ont aussi leurs raisons d’accepter le cessez-le-feu. Pour Ariel Sharon, rester en phase avec l’Administration Bush est une obligation stratégique. En outre, le cessez-le-feu avec les Palestiniens est une nécessité économique : les coûts financiers et humains de l’Intifada s’avèrent trop élevés, surtout que celle-ci ne présente aucun signe réel d’essoufflement. Toutefois, rien n’est définitivement acquis dans une région où toutes les options restent ouvertes. L’installation de la trêve dans la durée, et les perspectives politiques qu’elle est susceptible d’ouvrir, reste tributaire d’un nombre incalculable de facteurs. Ainsi, côté palestinien, les acteurs politico-militaires ont des calculs distincts les uns des autres. Mahmoud Abbas est convaincu que la trêve ouvre la voie à l’application de la «feuille de route». Il reste persuadé qu’une occasion se présente et qu’il faut la saisir. Du côté des mouvements armés de la résistance, deux positions émergent : le Fatah subordonne la trêve au processus politique en cours et, comme Mahmoud Abbas, mentionne implicitement la «feuille de route» qui mènerait à la création d’un Etat palestinien souverain en 2005. Pour le Hamas et le Jihad islamique, les considérations sont autres. Les deux organisations ont fait l’objet de pressions internationales. La volonté de préserver l’unité nationale palestinienne a aussi beaucoup contribué à infléchir leur position. Pour convaincre les groupes armés et l’opinion publique palestinienne des bénéfices du cessez-le-feu, Mahmoud Abbas presse Israël de libérer au plus vite le plus grand nombre de prisonniers politiques palestiniens, qui sont au nombre de 6000. L’Administration américaine fait des pressions dans ce sens sur Ariel Sharon. Mais, Washington semble peiner à faire pression sur Tel-Aviv. Même si, selon Serge Halimi, du «Monde Diplomatique», l’idée que le lobby pro-israélien orienterait la politique étrangère américaine, et plus particulièrement moyen-orientale, serait désormais caduque. La réalité est toujours à ses yeux que dans ce pays «l’ensemble des milieux dirigeants –Maison-Blanche, Congrès, les deux partis, la presse, le cinéma- ont construit et consolidé un système pro-israélien à ce point ancré dans la vie politique, sociale et culturelle des Etats-Unis, qu’une défaite de sa part est devenue presque inconcevable».

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