Chroniques

Point de vue : Ah qu’il est doux de «clavioter» sa haine !

© D.R

«Clavioter» je pense que je viens d’inventer un terme qui résume bien 2 termes «clavier» et «glavioter» (cracher), et c’est à cela que nous en sommes réduits sur les réseaux sociaux : cracher sa haine !

Un bien mauvais épisode vient à nouveau illustrer le côté sombre du Web : je veux parler du lynchage en règle dont est victime le jeune joueur de notre équipe nationale Aziz Bouhaddouz.

Auteur bien involontaire d’un but contre son camp il est depuis vendredi l’objet d’un acharnement odieux sur les réseaux sociaux : ce que certains sont en train de lui faire sur la Toile est tout simplement honteux : insultes, caricatures, menaces…

J’espère sincèrement que Aziz Bouhaddouz sera bien entouré par ses co-équipiers, sa famille, ses amis… ce qu’il va traverser va être très dur, imaginez que ce jeune craque ! Je ne voudrais alors pas être à la place des lyncheurs…

Oui il a marqué contre son camp et alors… croyez-vous qu’il ne soit pas le 1er à en souffrir, le foot est un sport, un jeu : si on aime son équipe on la soutient dans la victoire comme dans la défaite.

Aziz Bouhaddouz s’est excusé auprès des 35 millions de Marocains, la moindre des choses -malgré notre déception, malgré notre tristesse – est de le réconforter et de rester unis derrière notre équipe. Dieu merci des contre-feux ont été aussitôt allumés et un hashtag a même été créé en soutien au jeune joueur :#Stay_strong_bouhadouz.

Hélas il ne s’agit là que de l’un des multiples exemples où les éternels donneurs de leçons, les éternels inspecteurs des travaux finis, les éternels «docteurs es tout» s’en donnent à cœur joie contre ceux qui, eux, agissent (au risque de se tromper bien sûr, de faire des erreurs), et tapent sur ceux qui sont sur le terrain et utilisent quant à eux les réseaux sociaux pour faire connaître leurs actions aux fins d’émulation, pour communiquer, pour créer des réseaux d’entraide et valoriser le positif.

Or bien entendu ces grands critiqueurs devant l’Eternel ne mettent jamais un pied sur le terrain : bien trop difficile, trop risqué…il est tellement plus confortable de dénigrer du bout du doigt en tapant sur un clavier docile.

Si tout ce que font les acteurs culturels, associatifs, sociaux, sportifs, artistiques… est si mauvais, pourquoi donc ces sempiternels spécialistes du dénigrement ne viennent-ils pas faire mieux, faire plus ????

Qu’ils se rassurent, connaissant la difficulté de l’exercice nous aurons, quant à nous, la décence, la pudeur de ne pas les critiquer – peut-être esquisserons nous juste un sourire ironique. Ah mais il est vrai que sur le terrain on prend des risques, on se salit (au sens propre), on ne peut pas tricher : le terrain c’est l’épreuve de vérité !

Mais au bout du compte bienheureux sont ceux qui agissent, qui contribuent au développement de notre pays, qui sont aux côtés de la population car ils s’accomplissent, ils donnent, ils apportent une valeur ajoutée quand les «clavioteurs», eux, ne peuvent que s’aigrir, se replier sur eux-mêmes, se complaire dans le nihilisme et au bout du compte n’existent que par procuration…

Articles similaires

Chroniques

J’aime marcher sous la pluie car personne ne peut voir mes larmes…

L’engagement n’est pas un long fleuve tranquille, il est un torrent impétueux...

Chroniques

En Algérie, à la place des élections, la guerre ?

Le pays est devenu sous l’ère Tebboune une prison à ciel ouvert...

Chroniques

Les divorces explosent !!

Au Maroc, on parle de contrat de 2 ans de mariage renouvelable...

Chroniques

Né leader ou devenu leader ?!

Nombreux sont ceux et celles qui s’accordent à associer au leader-type un...