Chroniques

Point de vue : Ecrivons le futur au féminin, au masculin et au pluriel…

© D.R

Le thème des libertés individuelles est revenu sur le devant de la scène, éclairé d’une lumière crue.

Le combat que mènent depuis des années le mouvement féministe marocain, des femmes et des hommes, des jeunes, qui ont fait du combat pour les libertés de la femme -qui vont bien évidemment de pair avec les libertés de l’homme- leur priorité, est aujourd’hui plus que jamais d’actualité.

Un manifeste «Hors la Loi» lancé par Leila Slimani et Sonia Terrab, une tribune rédigée par Narjis Rerhaye -écrivaine et activiste, et par moi-même – baptisée «Nous sommes face à un choix de société» et un Appel signé par 10 jeunes militants associatifs : Mounir Aznail, Achraf Tamlakoutan, Otmane Mazzine, Moussa Laarif, Idriss El Fatih Hadef, Hassan Mouhssin, Samir Lebcher, Hamid Massafi, Réda Khadfy et Ayyoub Hilali, membres fondateurs du label Morocco l’Ghedd -intitulé «On ne vit pas son corps aujourd’hui comme il y a 20 ans»- sont venus donner un éclairage accru à ce combat, que certains ont bien tort de penser comme étant subalterne. Bien sûr il y a toujours à dire et à redire sur de telles initiatives mais elles ont le mérite d’exister, de porter la lutte et le message sur le devant de la scène, l’enjeu est tellement important qu’il doit transcender toutes les susceptibilités. Ce qui est vrai cependant c’est bel et bien que tant que les politiques ne se saisiront pas du sujet des libertés individuelles, nous pourrons signer toutes les pétitions du monde…

En effet qui fait et vote les lois ???? Il faut donc à présent transformer l’essai et interpeller les partis politiques, qui parmi eux aura la clairvoyance , l’audace et le courage d’inscrire des propositions en la matière dans son programme ? Celui-ci par une telle démarche rendra un fier service à notre société.

Il est également important de replacer le combat pour les libertés individuelles dans son cadre, dans son contexte : une population est faite d’une majorité et de minorités, le but est de permettre que nous fassions Nation -tous ensemble- Il nous faut donc de l’audace pour «avancer» et de la raison pour expliquer encore et toujours, faire preuve de pédagogie, d’écoute, être sur le terrain !

Il faut également éviter de dresser une hiérarchie : le combat contre les violences, le viol, le harcèlement, la liberté d’aimer, la liberté de circuler, la parité, l’égalité des chances et des salaires… ces causes sont un tout, elles sont une !

Souvenons-nous de Hanane (l’une des dernières en date, parmi tant d’autres) ajoutons-y d’ailleurs le petit Reda de Meknès, souvenons-nous de l’affaire des jupes d’Inezgane, du bisou des adolescents de Nador et tout dernièrement des jeunes bénévoles belges menacées car vêtues de shorts…

Bref toutes ces affaires ont la même valeur, méritent la même mobilisation et nécessitent la même détermination!

Comment ne pas voir qu’il s’agit en fait d’un choix de société ?

Je voudrais terminer cette chronique par le texte initié par les jeunes, qui -à mon sens- est la meilleure chose qui puisse arriver à ce combat pour le choix de société qui se pose à nous, aujourd’hui :

«ON NE VIT PAS SON CORPS AUJOURD’HUI COMME IL Y A 20 ANS !»

Le rôle de leaders d’opinion, de militants, d’activistes… est de faire évoluer une société. Faire bouger les lignes dans un pays – quel qu’il soit- est un travail de longue haleine, dans le nôtre cela est particulièrement vrai, c’est pourquoi toute contribution est la bienvenue dès lors qu’elle permet à la population de se l’approprier.

L’actuel débat qui agite notre société est passionnant et légitime, les femmes s’en sont saisies depuis très longtemps, les jeunes qui sont à la fois le présent et l’avenir ont bien évidemment leur mot à dire -on ne «VIT PAS SON CORPS AUJOURD’HUI COMME IL Y A 20 ANS»- et le thème des libertés individuelles a tout à gagner à sortir de l’ombre, pour ne pas dire de l’obscurantisme.

Croire que nous ferons l’économie de contribuer à ce que notre population dans son ensemble – et la jeunesse tout particulièrement- s’y intéresse et s’en saisisse est une erreur.  Il faut faire preuve de pédagogie, d’écoute, d’humilité, de pragmatisme:  c‘est sur le terrain que cela doit se pratiquer, ce qu’il nous faut c’est un mouvement «local et enraciné», qui saura mobiliser –  et convaincre-  y compris au sein des masses dites «conservatives».

Il faut suprrimer l’article 490 du code pénal, oui !

Cela passera par la loi, or soyons clairs qui fait les lois ?

Nous devons donc impérativement mener campagne -encore une fois, sur le terrain- pour expliquer l’importance du vote, de façon concrète et pédagogique…/…

Nous jeunes marocain(e)s avons un rôle majeur à jouer, nous ne nous y déroberons pas :

Dire, expliquer, convaincre, mobiliser…sur le terrain !

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