Chroniques

Point de vue : INDH, le sens d’un anniversaire

© D.R

En choisissant le thème  de la jeunesse pour célébrer cette date anniversaire de l’INDH, les organisateurs, c’est-à-dire la coordination nationale de l’INDH, ont fait preuve de courage : courage car ce n’était pas simple, la jeunesse elle-même n’étant pas simple et en même temps elle est exigeante !

L’INDH est un projet de règne, ambitieux, voulu par SM le Roi, en faire un bilan d’étape exige que l’on évalue ce qui a marché et qu’on le célèbre mais exige également que l’on dise ce qui ne fonctionne pas. Le langage de vérité en la matière est indispensable et relever les failles et les manques ne signifie pas vouloir «moins d’INDH» mais au contraire vouloir «plus et mieux d’INDH».

L’INDH a réalisé de belles choses grâce au dévouement d’hommes et de femmes sur le terrain. Si des choses négatives sont à déplorer c’est hélas à cause du dévoiement que certains autres pratiquent sur le terrain. Le bilan de l’INDH est largement positif dans le monde rural tout particulièrement dans le domaine des AGR (activités génératrices de revenus), pour autant la jonction INDH/Jeunesse urbaine reste à faire !

Les jeunes n’en peuvent plus d’être considérés comme des figurants, il veulent être des interlocuteurs et encore mieux des acteurs.

«Dir m3a chabab bla chabab hya dir ded chabab» : faire pour les jeunes sans les jeunes revient à faire contre les jeunes…

Une bien trop grande partie de notre jeunesse est exclue ou se sent exclue, ce qui est tout aussi grave et si l’emploi est la clé de l’ insertion par excellence, la culture, le sport, l’engagement associatif ne sont pas superflus, ils ne sont pas un luxe. C’est grâce à eux que nos jeunes forgent leur personnalité, qu’ils s’ouvrent aux autres, s’épanouissent. Ce sont aussi les éléments constitutifs de notre vivre ensemble, les bases de notre société. Or force est de constater que la jeunesse est le parent pauvre de notre politique, l’INDH peut et doit être un levier pour sortir notre jeunesse de la précarité et/ou de l’exclusion.

Hélas sur le terrain que voit-on ? Quelques exemples suffisent à montrer le gouffre : les maisons de jeunes sont ringardes, obsolètes et ne répondent ni aux besoins, ni aux envies, ni aux goûts de nos jeunes. La meilleure d’entre elles ne possède même pas le Wifi !

Que dire des centres culturels, des espaces où devrait pouvoir se vivre la culture de proximité, il suffit de prendre le cas de la bibliothèque Buenaventura dans l’ancienne médina à Casablanca (ex église espagnole) qui ferme du samedi au mardi matin !!!!!!!!

Et comment ne pas s’indigner -alors que nous nous battons pour obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2026- de voir que l’on exige des jeunes de payer pour accéder aux terrains de sport de proximité !!!!

Alors certes l’INDH -et c’est heureux- a permis de rénover et de construire de nouveaux édifices, de nouveaux bâtiments, mais leur gestion, leur programmation, leur animation sont à revoir de fond en comble. Aujourd’hui c’est aux associations de jeunes de cogérer ces espaces qui leur sont destinés, c’est aux jeunes de construire les programmes d’activités et d’en assurer l’animation ; ils ont les talents, les potentialités, les compétences, l’envie… qu’attendons-nous ?

Demander à des fonctionnaires (souvent en fin de carrière) de gérer seuls ces centres est une hérésie, ils peuvent encadrer mais non pas décider et faire à la place des jeunes…

Faire de l’INDH l’outil, le levier qui corresponde aux attentes et aux besoins de notre jeunesse est l’objectif que nous devons nous fixer.

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