Chroniques

Point de vue: Le véritable enjeu…

© D.R

Plus je participe à des débats, plus je gère les discussions des Cafés Politis, plus je lis d’articles, de livres et plus je suis persuadé que la société marocaine, notre société, est devant un choix crucial! Ma participation au débat organisé par la librairie le Carrefour des Livres, cette semaine, autour de l’excellent livre «Le Job» de Réda Dalil, tout comme l’édito du brillant Abdellah Tourabi «Et pourtant elle tourne», me confortent dans l’idée que le véritable enjeu qui se pose à nous est le choix de la société dans lequel nous voulons vivre…

Définir un projet de société où nous pourrons vivre tous ensemble est ce qui doit être notre préoccupation première à l’heure actuelle… Chacun(e) bien sûr a sa propre idée de la société dans laquelle il veut vivre, certes ! Sauf que pour vivre ensemble il faut convenir que vivre en société signifie précisément tenir compte de ce que l’Autre désire, qui peut être foncièrement différent de ce que nous-même concevons.

Personnellement depuis que je suis rentré au Maroc j’ai forcément révisé bien des certitudes, modifié ma perception et si j’ai conservé les principes, idées, convictions auxquelles je suis attaché, j’ai appris à relativiser, à modérer certains de mes avis, à mieux tenir compte du contexte et des sentiments différents, voire divergents de nos concitoyens qui peuvent aller de «l’obscurantisme» le plus sombre au «modernisme» le plus débridé.  

L’opinion qui est la mienne est évidemment différente du Marocain de l’étranger que j’étais et différente du Marocain que j’aurais pu être si j’étais né au Maroc, cela ne me donne pas plus raison qu’un autre, mais me donne un «regard différent»: or ce que je ressens me pousse à rechercher la voie du juste milieu, à essayer de trouver le(s) dénominateur(s) commun(s) plutôt que les avis tranchés, pour justement créer les conditions où la majorité ne sera pas tyrannique envers les minorités mais où les minorités sauront faire preuve de patience et de pédagogie. Il nous faut réussir à introduire plus de libertés individuelles tout en préservant les valeurs collectives et en tenant compte de l’indispensable cohésion sociale.

Difficile évidemment mais réalisable si les uns et les autres acceptent de se considérer en «adversaires» sur certains sujets sociétaux et non pas en ennemis. Notre société est réformable, elle est capable d’ouvrir d’autres espaces de liberté, il nous faut pour cela chercher à convaincre et non imposer. Abdellah Tourabi écrit : «Dans le débat politique marocain, on avance souvent la question de la minorité qui doit se plier aux choix de la majorité comme un argument massif et d’autorité. Selon cette logique, un avis ou une conviction minoritaire au sein de la société est forcément une source de désordre, de dissonance et de « Fitna ».

Il a raison, ne voyons pas celui qui pense différemment comme un danger potentiel ou comme un «déviant» et à l’inverse, ne considérons pas que la «majorité» est forcément oppressante… Cherchons plutôt le «terrain d’entente», non pas pour «faire des compromissions» mais plutôt les compromis qui nous permettront d’évoluer sans laisser quiconque sur le bord du chemin.
 

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