Chroniques

Point de vue: MAROCAINS…

© D.R

Depuis quelques semaines sur le Web – mais aussi dans la presse – non seulement au Maroc mais également en France, en Belgique, en Espagne… les «Marocains du Monde» déchaînent les passions.

Il faut, hélas, avouer que l’on est amené à lire tout et n’importe quoi sur ceux que l’on continue d’appeler MRE, RME ou «Zmagris» : le meilleur mais aussi (surtout) le pire… y compris au Maroc, leur pays d’origine ! Etant moi-même membre de ceux que l’on a baptisés «Enfants de l’immigration» – j’appartiens à la 2ème génération –et ayant fait le choix, il y a quelques années, de (r)entrer au Maroc, j’ai, de par mon vécu, un regard particulier sur le sujet puisque forgé de l’intérieur et enrichi par le recul. Tout d’abord, l’une des choses qui me tient le plus à cœur serait de réparer un manque cruel –une injustice– : rendre hommage aux parents qui ont quitté le Maroc, dans les années 60-70, pour aller s’installer dans des pays étrangers dont ils ne maîtrisaient ni la langue, ni la culture, ni les «codes».

Ils sont partis avec l’espoir chevillé au corps de revenir au pays, une fois un pécule amassé qui permettrait à leur famille de mieux vivre…Or 40 ans plus tard, ils y rentrent le plus souvent dans un cercueil ! Ces Marocain(e)sont contribué grandement au progrès de leurs pays d’adoption mais également au développement du Maroc, notamment par l’envoi d’argent à leur famille mais aussi par leur participation active à leur région natale : creusement de puits, construction de routes, aide à l’agriculture familiale, etc. Qui le dit aujourd’hui, qui pense à eux ?

Quant à la jeunesse –nous en sommes aujourd’hui à la 3ème, voire la 4ème génération, nos frères et sœurs, nos enfants– quoi qu’on en dise l’immense-majorité prend sa place dans la société d’accueil, sans bruit mais avec efficacité : nombreux sont ceux qui étudient, qui travaillent, nombreux sont ceux qui deviennent profs, avocats, médecins…créent leur entreprise… Sans parler des  réussites éclatantes, les «stars», les sportifs, les politiques qui apportent de la  visibilité et tirent la communauté vers le haut, pour autant il ne faut pas passer sous silence ceux qui galèrent, qui chôment, qui cherchent et «se cherchent», ceux qui tombent : proies faciles pour la drogue, la délinquance ou l’embrigadement et ce n’est pas en les rejetant ou en faisant dans le misérabilisme qu’on les aidera !!!

Enfin il y a nous, ces beurs (re)venus au pays d’origine, je suis persuadé que pour y trouver et y faire sa place, il faut tout d’abord aimer profondément le Maroc et les Marocains, il faut y venir avec beaucoup de modestie et l’envie de «s’insérer» et de contribuer à la vie sociale, à la vie culturelle –non pas en se posant en «donneurs de leçons», mais au contraire en utilisant nos particularités, notre vécu différent, notre savoir-faire «autre»– pour enrichir notre société d’un affluent pluriel…

Aujourd’hui, il faut inventer de nouvelles voies pour un nouveau rapport avec notre communauté de l’étranger, les anciens schémas ne peuvent plus fonctionner avec les nouvelles générations… Démontrons que les «Marocains du Monde» sont des Marocains à part entière et non pas entièrement à part !

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