Chroniques

Post-scriptum : Amer constat…

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Les candidats aux futures élections doivent prendre en compte une nouvelle donne : il leur faut comprendre que la population en général mais surtout la jeunesse n’est plus manipulable à souhait. Il est, aujourd’hui, très difficile de la berner, de la duper et pour la convaincre, il sera désormais indispensable de gagner sa confiance.
Malheureusement, la pré-campagne qui débute, semble déjà montrer que certains candidats ou partis n’ont pas intégré cette donnée. Tout le monde s’engouffre dans le créneau de la «sensibilisation de la jeunesse» et si certain initiatives sont intéressantes, d’autres ne sont que tentatives de récupération.
Quelques exemples : en l’espace de ces 3 dernières semaines, le président d’une association de jeunes agissant au cœur d’un quartier populaire, a reçu la visite de quelque 14 émissaires de différents partis politiques, non pas dans le but d’une prise de contact, de perspectives de dialogue avec les jeunes ou de présentation d’un programme, mais plutôt pour tester si ce jeune était manipulable et sensible aux promesses…
Ailleurs, ce sont des partis en mal d’adhérents qui «invitent» des jeunes (bus et déjeuner gratuits) et qui, au pretexte d’ateliers, ne visent ni plus ni moins que la récupération et l’instrumentalisation du travail effectué par ces jeunes dans les quartiers. Le hiatus étant d’ailleurs que ces partis peu connus avancent «masqués» en utilisant une étiquette associative. D’autres quartiers – alors qu’ils n’ont pas vu l’ombre d’un élu ou d’un candidat depuis des siècles– en voient souvent, débarquer aujourd’hui pour être «présents sur la photo» à l’occasion de la plus petite activité.
Enfin dans certaines villes, c’est le syndrome «association kleenex» qui prévaut, c’est-à-dire des associations pilotées et créées par des politiques et qui ne  dureront que ce que dure un kleenex… le temps d’une élection.
Malheureusement, au bout du compte, c’est le travail de terrain qui paie les pots cassés, c’est la dynamique associative qui est freinée, nombre d’associations envisageant de mettre leurs activités en «sourdine» durant la campagne électorale. Quant aux jeunes qui seront tombés dans le piège, c’est leur propre crédit qui sera entamé auprès des autres jeunes. C’est aussi la crédibilité des partis, des élus et des candidats qui continue de souffrir d’une image déplorable. Encore une fois les agissements d’une partie d’entre eux est à l’opposé des discours sur la moralisation de la vie politique. Certes, on ne peut pas généraliser à partir de ces exemples, mais ils doivent en tout cas servir de sonnette d’alarme et alerter pour que la campagne qui s’ouvre, se fasse sur des bases de respect mutuel. Vous souhaitez les suffrages de la jeunesse et bien aujourd’hui, il vous faut les mériter; nos jeunes ne sont plus prêts à vendre leurs voix pour 100 DH, ils sont conscients qu’elles valent beaucoup plus. Il faut –dans le Maroc de 2007– considérer notre jeunesse à sa pleine mesure : c’est-à-dire pas seulement comme les hommes et les femmes de demain mais d’ores et déjà comme ceux et celles d’aujourd’hui, conscients de leur valeur et soucieux de faire fructifier les acquis impulsés par SM le Roi avec des élu(e)s à la hauteur.

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