Chroniques

Post-scriptum : Ces tabous qui tuent

© D.R

Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma vient justement de lever le plus lourd des tabous peut-être : celui de la langue de bois ! En effet, s’exprimant lors de l’ouverture de la 56ème session du comité régional de l’OMS, Lalla Salma a abordé de front les «tabous» que la société marocaine perpétue et qui de ce fait «plombent» durablement les mentalités et font que certains fléaux –tel le sida- ne peuvent que progresser.
Ceci est courageux, audacieux mais salutaire car avouons-le, nous continuons d’encombrer   nos esprits avec ce que nous croyons être des valeurs ou des spécificités culturelles et qui ne sont en fait que des anachronismes que nous transmettons aux nouvelles générations. Soyons francs et regardons-nous en face, ces tabous tuent ! Que ce soit SAR la Princesse Lalla Salma qui le dise devant une telle assemblée, va peut-être lever la chape de plomb et libérer la parole.
Prenons le cas du sida ou des maladies sexuellement transmissibles, combien de cas sont-ils dus à une totale ignorance ? Ignorance due en grande partie au manque de dialogue : le «h’chouma»  continue à avoir de beaux jours devant lui parce qu’un jeune n’osera pas poser une question à sa famille, parce qu’un enseignant n’abordera pas le thème de l’éducuation sexuelle… Ce phénomène du tabou ne se limite pas à ce domaine, nous érigeons de telles barrières –infondées- dans nos rapports avec les parents (au sens large), les relations amicales, les enseignants… que nous lâchons les jeunes générations dans la jungle de la vie avec beaucoup de handicaps, de (faux) complexes, pire des préjugés, des a priori… qui peuvent tuer.  
Ceci est vrai pour des phénomènes tels la drogue, l’alcool, les rapports avec autrui… dont nous n’osons parler –ne serait-ce qu’en termes de prévention, sous prétexte que «cela ne se fait pas» ; le pire étant que bien souvent nous nous retranchons –à tort- derrière la religion pour refouler les questions essentielles.
Ces mentalités périmées, anachroniques, héritées de traditions obsolètes bien plus que de valeurs culturelles, causent bien des dégâts et il est temps au jour d’aujourd’hui de faire preuve d’audace (ce qui n’est pas de la provocation gratuite) pour affronter les défis du temps présent…
Bien sûr se réfugier derrière les «tabous» est «confortable» et éviter de faire face aux responsabilités qui sont les nôtres, mais ce n’est qu’un refuge, et c’est justement cette attitude qui laisse le champ libre à la progression de certains fléaux. Lever les tabous est une nécessité impérieuse, dans bien des cas il s’agit d’un devoir ; c’est l’un des grands mérites de SAR Lalla Salma d’avoir soulevé le débat.

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